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Page:Notice historique sur les ouvrages et la vie de Cuvier.djvu/11

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Buffon d’un bout à l’autre à l’âge de quinze ans (b), qui en avait copié une partie des figures ; qui en portait presque toujours un volume dans sa poche, lui donnant la préférence pour en occuper, même en classe, tous ses instans de loisir ; fut recommandé à la princesse royale de Würtemberg, petite-nièce du grand Fréderic et grand’mère de l’empereur Alexandre, qui résidait alors dans le château de Montbéliard. On lui fit hommage des dessins du jeune collégien, en lui parlant de cette intelligence extraordinaire, l’espoir de ses parens. Cette princesse le présenta à son beau-frère, le duc régnant Charles de Würtemberg, arrivé depuis peu à Montbéliard, auquel il plut beaucoup, qui fut enchanté de ses réponses et de ses dessins, et le prit dès-lors sous sa protection particulière, en lui accordant une bourse dans son académie de Stuttgart.

Ce prince venait de donner plus d’extension à une école militaire qu’il avait d’abord établie dans son château de la Solitude. Érigé à Stuttgart sur le plus vaste plan, cet établissement, unique dans son genre, et qui portait le nom d’académie, recevait comme internes des jeunes gens de tout âge, élevés aux frais de l’État ou payant pension. Il admettait aussi des externes. Les élèves internes étaient soumis à une discipline militaire, portaient l’uniforme de cadets, étaient sous les ordres d’un colonel et d’un major, qui exerçaient, à la vérité, sur ces jeunes gens un pouvoir tout paternel. Les dortoirs, les réfectoires, les salles d’études et d’instruction, avaient été construits pour cet usage, sinon avec luxe, du moins avec élégance et dans le double but de l’utilité et de la salubrité. De grandes cours pour les exercices, un vaste jardin, dans lequel chaque élève avait une part à lui,