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tenus sur ses études aucune raison de croire qu’il ait dû à quelqu’un de ses maîtres vivans les idées fondamentales qu’il a établies et développées dans tous ses écrits.

Voici une anecdote qui prouve, avec tant d’autres, combien à toutes les époques de sa vie, son esprit était pénétrant. Un jour, le professeur de technologie conduisit ses élèves dans une fabrique d’épingles. En sortant de cet établissement, le jeune Cuvier représenta, dans des figures d’une exactitude et d’une netteté parfaite, tout ce qu’il venait de voir sur cette fabrication.

Une circonstance que nous devons faire remarquer ici, c’est que les études de M. Cuvier ne comprenaient pas l’anatomie, et qu’il n’a dû s’en occuper que comme d’une science accessoire, utile au zoologiste. Cependant ce sont les connaissances qu’il a acquises dans cette science, les découvertes qu’il y a faites, les enseignemens qu’il en a donnés, qui ont contribué le plus à sa réputation colossale.

On est tellement habitué en France à ne voir que des médecins qui soient anatomistes, qu’on croyait généralement a Paris que M. Cuvier avait fait ses études et pris ses grades en médecine. Plusieurs personnes lui ont demandé des conseils dans cette idée. Madame Fourcroy, entre autres, le fit prier de venir au secours de son mari, tombé subitement malade : c’était au milieu de la nuit. Il se rendit avec empressement à sa prière, mais en avouant son ignorance en médecine et amenant avec lui son aide, qui ne pratiquait pas, à la vérité, mais qui pouvait du moins donner les premiers secours.


Séjour en Normandie.


M. Cuvier, en quittant l’Académie de Stuttgart, ne s’arréta que quelques semaines dans sa ville natale, qu’il vit pour la dernière fois, et se rendit en Normandie chez le comte d’Héricy, pour y suivre l’éducation de son fils. Ce comte habitait ordinairement le château de Fiquainville, près de la petite ville de Vallemont, à cinq lieues au nord-ouest d’Yvetot.

Dans ce nouveau séjour M. Cuvier continua, comme à Stuttgart, de consacrer la plupart de ses momens de loisir à l’histoire naturelle.

Son Diarium zoologicum quintum, qui est entre les mains de