Page:Notice historique sur les ouvrages et la vie de Cuvier.djvu/13

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humain, dans un degré d’étendue le plus extraordinaire dont une créature humaine ait pu être douée. C’est là qu’il a dû sentir se développer en lui ce génie universel, qui saisissait avec tant de rectitude et de haute sagacité, les généralités, la partie philosophique de toutes les sciences. C’est là aussi que son goût pour l’histoire naturelle, qui s’était manifesté à Montbéliard à la vue des planches de Gessner et à la lecture de Buffon, s’est agrandi par les leçons de Kerner et les conseils de son condisciple M. Kielmeyer (c) ; c’est là qu’il choisit pour étude spéciale la science du droit, dont la connaissance, aussi étendue qu’approfondie, a fait depuis au conseil d’État l’étonnement et l’admiration de ceux qui pensaient que le savoir immense du grand naturaliste, devait suffire pour absorber toutes ses facultés intellectuelles, quelque extraordinaires qu’elles parussent.

Tous les enseignemens de l’académie de Stuttgart se faisaient en allemand. M. Cuvier, dont la langue maternelle était le français, se familiarisa si promptement avec la première de ces langues, qu’il fut non-seulement à même, au bout de très-peu de temps, d’acquérir toutes les connaissances que ses maîtres lui transmettaient ; mais encore d’en rendre compte en allemand et de se distinguer aux examens semestriels, de manière à mériter la croix de chevalier, qu’obtenait celui qui avait dans quatre de ces examens consécutifs, sur toutes les parties enseignées dans les classes supérieures ou dans l’une des deux divisions de philosophie, mérité la première place.

Immédiatement après avoir terminé ses études de la manière la plus brillante, en 1788, Cuvier passa quel-