Page:Notice historique sur les ouvrages et la vie de Cuvier.djvu/12

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qu’il cultivait selon son goût, ne laissaient rien à désirer sous ce dernier rapport.

On pouvait y recevoir successivement toute l’instruction primaire et celle des colléges ou des gymnases les mieux organisés. Après les études classiques les plus fortes, sous des maîtres distingués, qui parlaient avec élégance et savaient interpréter avec une science profonde les langues d’Homère et de Cicéron, on passait aux études philosophiques, qui duraient deux années, et dans lesquelles on comprenait non-seulement la science de l’entendement humain, mais encore les sciences naturelles et les hautes mathématiques.

Ainsi préparé, on était libre d’y choisir une étude spéciale, c’est-à-dire, le commerce, l’aménagement des forêts, dont les Allemands ont fait depuis long-temps une science à part, sous le nom de Forstwissenschaft, la science des finances et de l’administration, que cette nation si instruite désigne sous le nom de Cameral-Wissenschaft, l’art militaire, la médecine, le droit ; la théologie seule était exceptée de cet enseignement universel ; car les beaux-arts, la peinture, la gravure, la sculpture, l’architecture, la musique, la danse, même, en faisaient partie, dans le but de former, non de simplets amateurs, mais des maîtres qui pouvaient en faire leur état.

C’est dans cet établissement si remarquable, où M. Cuvier a succédé à Schiller, où tant de professeurs célèbres d’Allemagne ou de publicistes distingués ont été élevés, que le jeune Cuvier se perfectionna dans les langues anciennes, fit les meilleures études en philosophie, s’appliqua à la métaphysique, et put apprendre à analyser sur lui-même les facultés de l’entendement