Page:Notice historique sur les ouvrages et la vie de Cuvier.djvu/20

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fondamentales qu’il y introduisit. Jusques à M. Cuvier, le système artificiel de Linné prévalait dans les ouvrages des zoologistes. La formation des groupes qu’on appelle classe, ordre, genre, avait lieu d’après quelques rapports saillans de l’organisation extérieure, et nullement d’après la considération de toute la structure organique. Quand les caractères étaient très-importans, qu’ils influaient sur tout l’ensemble de l’organisme, ces groupes se trouvaient naturels ; mais cette circonstance heureuse, qui ne pouvait être que fortuite, parce que le génie de M. Cuvier n’avait point encore signalé le principe de la subordination des caractères, était loin d’être générale. Ainsi, dans la dernière édition de Linné, par Gmelin, la classe des insectes, qui n’ont point de circulation dans un système de vaisseaux clos, renfermait encore celle des crustacés, qui en ont une bien complète, et celle des arachnides dont une partie du moins possède de même des organes de circulation et de respiration circonscrits. Celle des vers était un véritable chaos, que Bruguières, à la vérité, avait un peu débrouillé dans l’Encyclopédie méthodique, en rapprochant mieux les annelides, qu’il confondait cependant encore avec les intestinaux, et en établissant, quoique d’une manière incomplète, la classe des échinodermes.[1]

Pallas, bien avant Bruguières, encore fort jeune et presque en commençant sa carrière, fit voir dans ses Miscellanea, qu’il publia à la Haye en 1766, que pour la classe des vers la présence ou l’absence d’une coquille ne peut donner la première base de leur distri-


  1. Voyez la note du tom. II du Règne animal, pag. 351, 1.re édit ; de 1817