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bution, mais que l’on doit d’abord consulter l’analogie de leur structure.[1]

« Certainement, dit M. Cuvier, dans l’éloge de Pallas, le naturaliste, dont le premier coup d’œil était si perçant, aurait débrouillé le chaos où gisaient pêle-mêle les animaux sans vertèbres, s’il eût continué à s’en occuper avec la même suite ; mais lorsqu’il publia ses idées, elles n’étaient pas encore entièrement mûres[2] (f), et il ne revint même jamais sur ce sujet…

Une révolution nécessaire, ajoute le digne historien de Pallas, était réservée pour d’autres temps, tant les conquêtes de l’esprit sont sujettes comme les autres à être arrêtées par le moindre hasard.[3]»

C’est près de six lustres plus tard que le jeune Cuvier opéra cette révolution, à laquelle celle qui venait d’avoir lieu en politique avait peut-être préparé son esprit, en lui faisant mieux sentir le besoin de l’ordre dans la science comme dans la société, et en lui donnant la hardiesse de suivre les inspirations de son génie, pour devenir le réformateur de la zoologie. Il excita l’étonnement et l’admiration des naturalistes français, lorsqu’il leur fit connaître dans une suite de mémoires qu’il lut, en partie, à la Société d’histoire naturelle de Paris, durant le cours de l’année 1795, les principes sur lesquels devaient être fondées les divisions naturelles des êtres en général et des animaux en particulier. On y voit dès ce moment l’intention d’appliquer aux classifications zoologiques le calcul des différens degrés


  1. Éloge de Pallas. Recueil des Éloges historiques, etc., par G. Cuvier, tom. II, pag. 115 et 116.
  2. Ibid, pag. 116
  3. Ibid., pag. 117.