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s’est plus bornée à quelques phrases caractéristiques, écrites le plus souvent en mauvais latin, pour inscrire les êtres dans le catalogue de ce qu’on appelait le système de la nature ; dès le moment où il a dû chercher, où il s’est efforcé d’apprécier au plus juste tous les rapports de formes, d’organisation, de fonctions, de mœurs, que les animaux ont entre eux, et de les ranger d’après ces rapports ; l’anatomie comparée est devenue une science indispensable au zoologiste. La connaissance des organes l’a conduit à l’explication de leurs usages par l’étude des liaisons de l’organisation avec les mœurs.

Bientôt il ne s’est plus contenté de comparer un même organe dans tous les animaux où il existe, et d’observer les modifications qu’il éprouve, depuis son état de plus grande simplicité jusqu’à sa plus grande complication. Il l’a découvert dans son état rudimentaire, et l’a suivi jusque dans son plus grand développement possible. Cette dernière considération l’a conduit à déterminer la constance de certains plans de composition organique et à retrouver dans les organes rudimentaires les traces indélébiles d’un même plan.

La nécessité de chercher, de saisir tous les rapports et de classer les êtres d’après l’ensemble de ces rapports une fois sentie, a élevé de plus en plus ses études et ses méditations vers un but philosophique. C’est dès ce moment qu’il a étendu ses recherches et ses comparaisons à la composition des parties, à celle de tout l’ensemble des organismes ; qu’il a cherché à déterminer les parties analogues dans les différens organismes ; celles qu’il serait possible et juste de comparer, malgré les différences apparentes qu’entraînent leurs changemens de