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position et d’usages ; et, pour multiplier de plus en plus les points de comparaison, afin de mieux assurer ses jugemens, il ne s’est plus contenté d’observer les organismes tout formés ; il les a, pour ainsi dire, épiés à l’instant de leur formation apparente ou réelle, et il a observé avec soin les différences de composition organique qu’ils présentent aux différentes époques de la vie. Enfin, il a comparé les formations ou les compositions normales avec les formations ou les compositions abnormales.

Toutes ces études, sans vouloir juger ici le mérite plus ou moins éminent de ceux qui s’y sont livrés, sans prétendre apprécier en ce moment les services plus ou moins importans qu’ils ont rendus à la science, ont été la conséquence nécessaire de l’adoption pour la classification des êtres organisés, de la méthode naturelle ou de celle qui s’efforce de les distribuer d’après l’ensemble de leurs rapports. C’est une vérité pour la zoologie comme pour la botanique : tous les progrès rapides que l’une et l’autre science ont faits de nos jours dans leurs parties systématique, physiologique et philosophique, datent, dans tous les pays, de l’époque où l’on y a reçu et adopté la méthode de l’ensemble des rapports, dite naturelle, créée pour tout le règne animal par M. G. Cuvier.

Mais l’ouvrage fondamental dont nous venons de citer la dernière édition, ne se recommande pas seulement par le mérite d’une classification établie sur des principes philosophiques. C’est une œuvre de génie où le naturaliste consommé se montre dans tous les détails, et qui se distingue aussi bien par la netteté du style, que par la perfection des descriptions, lesquelles ne