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Page:Notice historique sur les ouvrages et la vie de Cuvier.djvu/35

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Cette portion essentielle de ses nombreux travaux était, si je ne me trompe, celle à laquelle M. Cuvier attachait le plus d’importance. Aussi lui a-t-il consacré une grande partie de sa vie. La première occasion qu’il eut de s’y livrer, fut celle où il chercha à déterminer les espèces d’éléphans vivantes et fossiles.

Dès-lors il ne la perdit plus de vue. En Septembre 1798 (le 6 Vendémiaire de l’an 7), lorsque ce mémoire fut imprimé pour la première fois dans le tome II du Recueil de l’Institut, deux ans après sa communication à ce corps savant, il ajoutait, comme post-scriptum, qu’après beaucoup de recherches il avait déterminé quatre nouvelles espèces de mammifères fossiles conservées dans les cabinets de Paris ou trouvées dans les carrières à plâtre de Montmartre.

Un manœuvre intelligent, avait été employé à ces carrières, reçut de M. Cuvier la commission, qui devint pour lui très-lucrative, de recueillir les ossemens que l’on y découvrait presque journellement.

J’ai été souvent témoin de la générosité avec laquelle M. Cuvier les lui payait ; je l’ai vu dépenser avec joie des sommes considérables pour augmenter cette collection, dont il a fait plus tard hommage au Musée du Jardin des plantes, lorsqu’elle eut acquis le plus haut prix par ses publications. Ces ossemens étaient souvent brisés ; ce n’étaient que des fragmens, des portions de phalanges de grands os, de mâchoires, de crânes, des dents isolées ; et cependant, à force d’études, de comparaisons avec les nombreux squelettes dont le cabinet d’anatomie du Jardin s’enrichissait journellement par ses soins, et par le zèle infatigable de son aide-anatomiste Rousseau, Cuvier parvint à caractériser d’une manière bien évidente