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Il y en a deux cependant que je ne puis passer sous silence, à cause de leur importance physiologique.

Dans l’un M. Cuvier cherche à expliquer la voix et le chant des oiseaux, par les circonstances d’organisation que présentent leur larynx inférieur, leur trachée-artère, etc. Ce sujet piquant, dans lequel il y avait moyen d’appliquer les lois de la physique, pour expliquer une des fonctions par lesquelles la vie de certains oiseaux se fait le plus remarquer, avait à peine été effleuré par Hérissant et Vicq-d’Azyr. M. Cuvier le traita avec la supériorité de vue et l’exactitude d’observation qu’il mettait dans tous ses ouvrages. Je trouve dans une de ses lettres à feu Hermann, que ce fut son premier travail en arrivant à Paris[1]. Il le communiqua à la Société d’histoire naturelle de cette ville, et le fit imprimer dans le tome II du Magasin encyclopédique, sous le titre de Memoire sur le larynx inférieur des oiseaux. Trois années plus tard, M. Cuvier reprit cet intéressant sujet sur l’Organe de la voix dans les oiseaux, et lut ce nouveau travail à l’Institut national de France. L’introduction rappelait que les physiologistes n’étaient pas d’accord pour expliquer le mécanisme de la voix humaine ; que les uns le comparaient à un instrument à vent, et les autres, à un instrument à corde. Aussitôt après cette lecture, un des anatomistes les plus célèbres de l’époque, prit la parole pour dire que c’était à tort que M. Cuvier croyait la question indécise, qu’on était convenu généralement de regarder l’organe de la voix comme un instrument à vent.


  1. « Le mémoire sur les larynx est mon premier ouvrage. Je le fis il y a trois mois, en arrivant à Paris. » Cette lettre est datée du 6 Thermidor an 3 (24 Juillet 1795).