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tité de mouvemens qu’ils ont la faculté de dépenser dans un temps donné.[1]

Je dois faire mention ici d’une grande entreprise à laquelle M. Cuvier prit, dans l’origine, une part active, celle du Dictionnaire des sciences naturelles, publié par la maison Levrault.

Il donna encore à cette entreprise la première impulsion, en rédigeant un Prospectus plein d’intérêt, dans lequel il expose rapidement l’histoire de la science, son état actuel, son utilité et l’apropos d’un pareil ouvrage, ainsi que les précautions prises par les auteurs pour que l’exécution réponde aux besoins de l’époque.

Je ne puis résister au plaisir d’en extraire la première partie, où se trouve un parallèle éloquent entre Linné et Buffon, précédé d’une exposition des services rendus aux sciences par les sages préceptes, par la manière de philosopher de Bacon, qui a toujours été celle de M. Cuvier, parce qu’elle était conforme à la sévérité, à l’extrême justesse de son raisonnement.

« Cependant l’histoire naturelle ne serait peut-être pas arrivée sitôt à la brillante destinée que ces sages préceptes lui préparaient, si deux des plus grands hommes qui aient illustré le dernier siècle n’avaient concouru, malgré l’opposition de leurs vues et de leurs caractères, ou plutôt à cause de cette opposition même, à lui donner des accroissemens aussi subits qu’étendus.

« Linnæus et Buffon semblent en effet avoir possédé, chacun dans son genre, des qualités telles qu’il était


  1. Mémoire sur la manière dont se fait la nutrition dans les insectes, lu à l’Institut national en Vendémiaire de l’an VI (Sept. 1797).