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qui pourra remplir beaucoup de mes momens perdus. Pour les mollusques nus, je me propose de les faire tous ; envoyez-moi les mots à mesure. J’en ai l’histoire extérieure et intérieure complète dans la tête, et je serais fâché qu’elle ne fût pas écrite au moins en abrégé, s’il devait m’arriver malheur. J’en consignerai les détails dans les Annales. Dites à M. Geoffroy que j’en ai vu le second numéro à Draguignan, chez le préfet du Var. Ces Messieurs n’espéraient peut-être pas parvenir sitôt dans la montagne. Je vous suis bien obligé de tous les sentimens que vous me témoignez. Croyez que je ne connais de plaisir que celui d’en faire ; la seule manière dont j’aime qu’on le reconnaisse, c’est en me marquant qu’on en a. Adieu. »

M. Cuvier, n’ayant encore que vingt-six ans et demi, avait été nommé membre de l’Institut, peu après la première organisation de ce corps savant, au commencement de 1796.[1]

Dans cette organisation, les secrétaires de la classe des sciences physiques et mathématiques, à laquelle il appartenait, étaient élus tous les deux ans. Il fut choisi pour cet emploi à la troisième élection, qui eut lieu en 1800, et remplissait cette place, lorsque, dans la même année, Bonaparte, devenu premier consul, en fut fait président. Il s’établit, dès ce moment, d’intéressantes relations entre ces deux grands hommes,


  1. L’institut national fut fondé par le titre 4 de la loi de la Convention sur l’instruction publique, décrétée le 3 Brumaire an 4 (25 Octobre 1795). Le titre 2 de cette même loi organise les écoles centrales.