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progrès de l’esprit humain depuis 1789. Vous jugez à quel point la besogne est compliquée pour les sciences naturelles ; aussi ai-je déjà fait près d’un volume, et je suis loin d’être au bout : mais cette histoire est si riche, il y a un si bel ensemble de découvertes, que j’ai fini par y prendre intérêt et par y travailler avec plaisir. J’espère que ce sera un morceau marquant d’histoire littéraire et philosophique. Je tàche surtout d’y indiquer les véritables vues qui doivent diriger les recherches ultérieures.[1] »

Nous devons mentionner à la suite de ces différens écrits historiques, trois Discours remarquables, qu’il composa pour être lus en 1816, 1824 et 1826, dans la séance publique annuelle des quatre Académies.

Le premier a pour titre : Réflexions sur la marche actuelle des sciences et sur leurs rapports avec la société. Le second traite de l’État de l’histoire naturelle et de ses accroissemens depuis la paix maritime. Le troisième expose les Principaux changemens éprouvés par les théories chimiques et une partie des nouveaux services rendus par la chimie à la société.

Ce sont autant d’exemples du talent extraordinaire de M. Cuvier, comme écrivain en général, et comme historien en particulier. Fragmens éloquens de littérature et de science, ils témoignent du goût exquis de l’auteur, autant que de son profond savoir et de la facilité de son esprit à généraliser ses idées.

C’est encore le jugement que porteront de cette tête si forte, les personnes qui seront à même d’apprécier les éloges historiques des académiciens ou d’autres sa-


  1. Lettre n.° 15.