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vans, qu’il a lus successivement, d’abord à la Société philomatique, ensuite à l’Institut, durant les trente-sept années de sa carrière scientifique. Ces éloges, qui ont été réunis dans une édition en trois volumes in-8.°, appartiennent essentiellement à l’histoire des sciences physiques. Chacun d’eux donne une idée des travaux auxquels s’était voué l’académicien qui en fait le sujet, de l’état où se trouvait, au commencement de sa carrière, la science qu’il a plus particulièrement cultivée, et des progrès qu’il lui a fait faire. Cette esquisse attache par les lumières que l’auteur y répand, parce que la science s’y trouve mise à portée de tous les lecteurs et qu’elle y est exposée dans un style aussi simple qu’élégant. Avec un pareil guide on est initié, sans s’en douter, dans les sciences qu’on ne connaissait pas auparavant ; et pour celui qui, les ayant apprises, croyait les bien savoir, il est tout étonné d’arriver, sous les auspices de M. Cuvier, à une hauteur de doctrine d’où il découvre un horizon nouveau, qui le surprend et l’enchante.

À l’époque où M. Cuvier lut ses premiers éloges, on avait assez généralement adopté, dans de pareils écrits, le style élevé, souvent ampoulé, qu’on reproche aux ouvrages de Thomas et de l’abbé Raynal. L’exaltation des passions, durant la révolution, se faisait trop souvent sentir dans la littérature. M. Cuvier fut un des premiers écrivains de cette époque qui sut éviter cet écueil, et il montra par la sagesse de son style, comme par celle de ses idées, son excellent esprit, son goût pour le beau comme pour le bien.

Ces travaux multipliés, ces nombreuses publications sur des objets si variés, exécutés d’après des plans si différens, qui auraient rempli plusieurs vies de savans