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ordinaire, n’ont été, à bien des époques de celle de M. Cuvier, qu’une occupation accessoire.

Entré, dès 1795, dans la carrière de l’enseignement, il a professé à l’école centrale du Panthéon les Élémens de l'histoire naturelle ; au Jardin des plantes, l’Anatomie comparée ; au Collége de France, l’Histoire naturelle philosophique ; des parties choisies de cette belle science de la nature au Lycée ou à l’Athénée des arts, devant l’élite de la société de Paris, la même qui, peu de temps auparavant, accourait aux leçons de littérature de La harpe. M. Cuvier s’est montré dans tous ces différens enseignemens au moins aussi parfait que dans ses écrits.

Au Jardin des plantes, ses leçons sur l’anatomie comparée attiraient, dans un immense amphithéâtre, l’auditoire le plus nombreux. Toutes les oreilles étaient attentives, pour entendre les oracles qu’il prononçait sur l’organisation et ses lois. L’esprit était saisi des merveilles qu’il en racontait d’une voix forte, sonore, pénétrant dans toutes les directions jusqu’à la dernière limite de ce vaste local. Son élocution facile, exprimant d’une manière aussi simple que claire, ce que la conception la plus rapide à la fois et la plus juste, avait pénétré, répandait la lumière dans toutes les intelligences. Là, de nombreuses préparations des machines organiques qui composent la collection d’anatomie comparée du Jardin, exposées successivement aux regards des auditeurs, contribuaient à rendre plus lumineuses ses démonstrations orales. Tous ces moyens d’intuition étaient encore multipliés merveilleusement par les esquisses que M. Cuvier traçait avec une inconcevable habileté, sans interrompre, pour ainsi dire, le fil de son discours. Cette dernière expression semble avoir été