Page:Notice historique sur les ouvrages et la vie de Cuvier.djvu/84

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grands hommes ? Et quand on songe que l’enseignement du Droit civil a été établi en Toscane par Irnerius et par Barthole ; que la médecine y a possédé Vidius, Columbus, Fallope, Mercurialis et Redi ; que Galilée y a montré la physique ; Micheli, Césalpin, la botanique ; que le Dante, Pétrarque, Machiavel et Guichardin, sont sortis de ces écoles ; que ses grands artistes, ses hommes d’État, les princes, enfin, étaient aussi versés dans les lettres que ses littérateurs de profession, n’est-on pas enclin au respect plutôt qu’à la critique, et ne redoute-t-on pas par-dessus tout de proposer une réforme téméraire ? »

L’esprit de sagesse et la grande pénétration de M. Cuvier pour discerner ce qui conviendrait le mieux aux habitudes et aux localités, ou pour fonder et organiser avec les germes de la durée, forme le caractère le plus saillant de ces rapports ; ils sont d’ailleurs écrits avec une indépendance remarquable, et ils renferment un exposé franc et consciencieux des maux que la guerre ou des administrateurs mal avisés avaient causés à ces établissemens.

La mission que M. Cuvier remplit en Hollande, en 1811, et dans la Basse-Allemagne et les villes hanséatiques, lui fournit l’occasion de signaler au grand-maître et à la France, ces écoles primaires si parfaites, qui font du peuple hollandais un peuple instruit et moral, attaché à tous ses devoirs (m).

À son retour de ce voyage, où il avait trouvé beaucoup d’établissements à louer, il eut le plaisir de revoir la ville de Stuttgart, vers laquelle la reconnaissance, les souvenirs de sa jeunesse et l’espoir de revoir les amis qu’il avait laissés dans ce pays de science et de probité,