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occupé de l’inspection et de l’organisation des établissemens d’instruction publique, fut l’effet d’une résolution personnelle de Napoléon. L’Empereur avait acquis par lui-même quelque connaissance des travaux administratifs auxquels M. Cuvier s’était livré comme Conseiller de l’université ; et il en avait été de plus informé avec bienveillance par le grand-maître Fontanes (n).

Une mission tout-à-fait étrange, qu’il reçut vers la fin de cette même année, est du moins une preuve du cas que l’Empereur faisait de la fermeté de son caractère.

Il l’adjoignit comme Maître des requêtes au Commissaire impérial extraordinaire, qui avait la tâche difficile alors, d’aller prendre toutes les mesures de défense du territoire contre l’invasion de l’ennemi. Il devait s’efforcer de pénétrer jusqu’à Mayence. L’entrée des armées alliées l’obligea de s’arrêter à Metz et de rétrograder (o).

La catastrophe de 1814 arriva au moment où M. Cuvier allait être nommé Conseiller d’État par l’empereur : mais ce ne fut pour lui qu’un retard de quelques mois.

Louis XVIII lui conféra cette dignité en Septembre de cette même année.

Dès-lors il a eu une très-grande part à l’administration intérieure, autant qu’elle ressort du comité de l’intérieur du Conseil d’État. Nommé, en 1819, président de ce comité, il a conservé cette place éminente jusqu’à sa mort, malgré les vicissitudes des ministères.

Dans cette carrière administrative, qui a été parfois politique M. Cuvier, quoi qu’en ait dit l’esprit de parti, n’a pas moins montré la prééminence de son savoir, la sagesse de son jugement, sa profonde sagacité et la hauteur de ses vues, que dans sa carrière scientifique.

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