Page:Notice historique sur les ouvrages et la vie de Cuvier.djvu/90

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(85)

tats ; qui sentent en eux-mêmes une force puissante et salutaire pour la bonne direction de ces affaires, ont aussi de la tendance à s’en charger. Doit-on leur reprocher ce noble zèle, si la tâche est bien faite et s’ils l’accomplissent avec un généreux dévouement ?

Une des fonctions administratives les plus importantes que M. Cuvier avait acceptées dans les dernières années de sa vie, était sans doute la direction des cultes non catholiques.

L’administration en était d’autant plus difficile qu’il trouvait moins d’appui dans les lois ou les réglemens, qui manquent pour une direction régulière et ferme, et permet à ceux qui en sont chargés d’y mettre plus d’arbitraire. Cependant, nous n’hésiterons pas à l’affirmer, M. Cuvier s’est montré supérieur dans cette partie, comme dans toutes les autres, par son activité, son amour de l’ordre, sa probité sévère et sa force de volonté. Sans doute, le bien qu’il a pu faire est loin encore d’égaler celui qu’il méditait et dont il pouvait espérer la réalisation successive sous un règne où la pensée du bien public est la pensée dominante, où toutes les améliorations possibles sont le but des constans efforts du Gouvernement. Combien il est à regretter que ses vues inspirées par l’esprit d’ordre et de justice, par le profond sentiment moral dont il était pénétré, et par la connaissance des hommes et de tous les moyens qui peuvent les conduire au bien et donner à leurs pensées de l’élévation, à leurs sentimens de la pureté, à leurs actions de la moralité ; que ses vues, dis-je, la mort ne lui ait pas permis de les réaliser !

Peut-être serait-il parvenu à empêcher qu’un arbre de vie ne péchàt quelquefois par les racines ; peut-être son