L’Assemblée eut le double et pénible devoir de ratifier le traité de Francfort et d’appuyer le gouvernement dans la répression de l’insurrection communiste de mars 1871[1]. De Bordeaux les pouvoirs publics se transportèrent à Versailles. Le 31 août 1871 un scrutin de 480 voix contre 93 conféra pour trois ans à Ad. Thiers le titre de président de la République Française. Dans la pensée de nombre de députés acquis à la pause monarchique, il s’agissait d’un régime d’attente ne préjugeant point de l’avenir. Ce n’en était pas moins la ratification de l’initiative populaire prise le 4 septembre 1870 et comme une sorte de consécration du principe républicain.
On commença, dès lors, d’employer l’expression : troisième république — de même qu’on désignait le règne de Napoléon iii sous le nom de : second empire. Mais il convient d’observer qu’il ne s’agissait point, comme ces mots le donneraient à penser, d’institutions ayant antérieurement existé et qui auraient été simplement rétablies. La première et la seconde république n’avaient eu l’une et l’autre qu’une durée éphémère et ne pouvaient fournir à la troisième que des traditions violentes ou utopiqucs d’une utilisation inopportune. Les circonstances étaient nouvelles ; les procédés le furent également. Un an après la création de la République, ses légis-
- ↑ Cette insurrection ensanglanta Paris, déjà si éprouvé par un long siège. Le palais des Tuileries et d’autres monuments furent détruits. Le caractère internationaliste du mouvement a été mis en relief, notamment dans une circulaire diplomatique de Jules Favre, attirant sur ce point l’attention de nos représentants à l’étranger.