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Page:Notre France - Coubertin.djvu/168

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lateurs n’étaient point encore occupés à lui préparer un statut. Quant ils s’attelèrent à cette besogne, ce fut tardivement et comme sans entrain. Les textes constitutionnels organisant les différents rouages du gouvernement ne furent votés que le 25 février 1875[1]. À la différence des nombreuses constitutions qui l’avaient précédée, celle-ci n’est accompagnée d’aucun préambule théorique, d’aucune déclaration de principes. C’est plutôt une constitution « d’affaires ». Personne ne semblait croire qu’elle pût durer. Or, en 1914, elle avait déjà dépassé de vingt et un ans la plus durable de ses devancières.

Tel est le « point de départ ». La République proclamée en 1870 est, en 1871, dotée d’un président et reçoit en 1875 son organisation complète.

La présidence de la République

La République a eu neuf présidents entre 1871 et 1914 : Ad. Thiers (1871-73), le maréchal de Mac-Mahon (1873-79), Jules Grévy (1879-87), Carnot (1887-94), Casimir Périer (1894-95), Félix Faure (1895-99), Émile Loubet (1899-1906), A. Fallières (1906-13) et Raymond Poincaré. Les deux premiers ont exercé une sorte de pouvoir personnel, le premier surtout. Le troisième a paru anxieux de s’effacer dans la forme, toutefois, plus qu’en réalité. Les quatre derniers sont, avec des différences notoires dans le dé-

  1. Par une majorité de 181 voix sur un total de 689. On voit, en rapprochant ce scrutin de celui du 31 août, ce qui reste de la légende d’après laquelle la République « n’aurait été votée qu’à une voix de majorité ».