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cupés par le celtisme ; il enseignait l’unité de Dieu et l’immortalité de l’âme. La masse, bien entendu, restait adonnée aux pratiques superstitieuses, mais ces dogmes élevés étaient professés par l’élite.

On a disputé sur l’action hellénique en Gaule. Le bon sens indique que les colonies grecques — Marseille et ses filles, Agde, Nice, Antibes — ont joué un rôle considérable au soin du pays celte. Les caravanes de marchands et de banquiers qui en partaient ne se bornaient pas à remonter le Rhône. Par les vallées de la Garonne, de la Loire et de la Seine, elles pénétraient jusqu’aux rivages de l’océan et de la Manche. Les affinités dont nous parlions tout à l’heure expliquent qu’elles aient été bien reçues et encouragées. On sait d’ailleurs que les Gaulois se servirent de l’alphabet grec ; l’enseignement des druides était tout oral ; on a dit que les Grecs leur « avaient appris à écrire ».

La conquête romaine (224-52 av. J.-C.)

La période qui va, de l’an 600 (fondation de Marseille) à l’an 62 (capitulation d’Alésia), se divise tout naturellement en deux cycles distincts. L’an 224 marque, en effet, la fin de l’offensive celte. Cette année-là, la « Gaule cisalpine » cessa d’exister. Les Gaulois furent chassés de la vallée du Pô qu’ils occupaient depuis longtemps. En 391, ils avaient assiégé et pillé Rome. En 284 les Romains avaient pris sur eux une première revanche. Maintenant voici que la puissance celte est bannie de l’Italie ; elle ne