Page:Nourrisson - De la liberté et du hasard, 1870.djvu/220

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moins être dans un état contraire à celui où elles sont, que dans l’état même où elles sont. Ainsi le feu ne peut pas recevoir le froid, qui est contraire à la chaleur qui lui est naturelle ; la neige ne peut pas recevoir la chaleur et rester neige ; l’eau, au contraire, quoiqu’elle soit froide, n’est pas incapable, en rejetant ce froid, de recevoir la chaleur qui lui est contraire. Pareillement, et de la même manière, il est possible que celui qui est assis se tienne debout, que celui qui se remue s’arrête, que celui qui parle se taise, et l’on trouverait mille cas où se manifeste cette puissance d’admettre les contraires. Si donc les choses qui sont nécessairement en opposition avec d’autres n’ont pas la possibilité de recevoir le contraire de ce qu’elles sont, celles-là ne sont point nécessaires qui demeurent susceptibles d’admettre aussi leur contraire. Mais, si elles ne sont pas nécessairement, elles sont éventuellement. Or ce qui est éventuel est précisément ce qui ne dépend point de la nécessité, mais ce qui pouvait être ou n’être pas. Ce qui s’est produit éventuellement dans une chose pouvait