Page:Nourrisson - De la liberté et du hasard, 1870.djvu/285

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les phénomènes dont nous parlons. Et de ce que la nuit n’est pas la cause du jour, ni l’hiver la cause de l’été ; de ce que ces phénomènes, dans leur succession même, ne sont pas indissolublement enchaînés ; de ce que ce-la n’a pas lieu, il ne s’ensuit point que l’unité de ce qui se produit et de ce qui est dans le monde doive être menacée de dissolution. Car les corps divins et leur révolution suffisent à maintenir dans l’univers la continuité des choses.

Pareillement, de ce que l’action de se promener n’a pas pour cause l’action de se lever, elle n’est point une action sans cause, et par conséquent nos adversaires sont mal venus à invoquer leur enchaînement des causes, en se fondant sur ce motif que rien n’arrive sans cause. Effectivement, comme les mouvements et les temps ont une cause, sans qu’un mouvement ait pour cause le mouvement qui l’a précédé, ni un temps le temps antérieur, ainsi en est-il des phénomènes qui s’accomplissent et par le mouvement et dans le temps ; il y a sans doute à la continuité des causes une cause qui fait que le monde un et éternel demeure éternellement gouverné