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Page:Nouveau - Poésies d’Humilis et vers inédits, 1924.djvu/118

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Il suffit de la main du plus petit enfant,
Sa main morte tira le père sous les marbres.
Mais toi, pâle du deuil promené sous les arbres,
Belle d’avoir grandi dans un pan du ciel noir,
Tu souris d’être leur délicieux miroir.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .
J’ai vu mourir l’été d’une mort qui parfume,
Déjà voici l’hiver et son aube qui fume,
Beaux jours que le soleil tout de jaune habilla,
Quoi ! le temps d’un baiser et vous n’êtes plus là !
Qu’il fait bon sous vos pans, manteaux des cheminées !
Que vous les ornez bien, ô Mères, Sœurs aimées,
De vos traits que la flamme illumine en dessous !
Que votre chasteté, qui neige autour de vous,
Est un hiver céleste et tiède, ô mes colombes,
Vous qu’on rêve toujours en blanc comme des tombes !
Et les berceaux, toujours en blanc du mois de Mai ?
Pour mériter les fleurs de cet hiver charmé,
Ah ! nous n’aurons jamais assez de voix pieuses,
Ni de tous vos refrains, Nocturnes et Dormeuses !
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Fais la croix sur la cendre, et je vais me coucher,
Tenez, c’est un secret qu’on ne peut vous cacher ;
C’est vrai qu’elle est charmante et qu’elle se marie,
Et ce n’est déjà plus à moi seul, cette main ;
La brise apporte un bruit d’essieux au grand chemin.
C’est qui ? Marthe, voyez ! - C’est lui Mademoiselle ;