— Tu as la naïveté d’avoir des torts ?
— Il faut que je répare tout ça. Il est trop tard ce soir, mais demain ! Je retournerai chez elle, et… oui, c’est ça. »
Nous nous séparâmes. Il était minuit. En quittant Raoul, le voyant toujours rêveur, je lui dis ; « Mais dépêche-toi donc d’y aller ce soir, il n’est jamais trop tard.
« — Peuh ! » fit-il.
Je passai un grand mois sans le rencontrer.
Hier, au bois, dans un coupé discret, que vois-je ? Raoul et la petite baronne. Deux tourtereaux !
Le lendemain matin, Raoul était chez moi.
« — Nous sommes raccommodés à perpétuité, s’écria-t-il joyeusement. Tu nous as vus ensemble, n’est-ce pas.
— Oh ! raconte-moi tout ça.
— Eh bien, je m’étais trompé, je l’aimais.
— Ah !
— Oui, sans le savoir.
— Et de qui l’as-tu appris ?
— Voici. Le lendemain de notre dîner, je cours chez elle ; une petite fille de chambre effrontée m’arrête au passage : « Monsieur vient pour Madame, sans doute. Madame est partie. »
— Partie ! qu’est-ce à dire ? »
Et croyant à une mystification, je poussai d’autorité la première porte qui se trouvait devant moi