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LES TEMPLES



Mais gloire aux cathédrales !
Pleines d’ombre et de feux, de silence et de râles,
Avec leur forêt d’énormes piliers
Et leur peuple de saints moines et chevaliers.
Ce sont des cités au-dessus des villes,
Que gardent seulement les sons irréguliers
De l’aumône, au fond des sébilles
Sous leurs porches hospitaliers.

Humblement agenouillées,
Comme leurs sœurs des champs dans les herbes mouillées
Sous le clocher d’ardoise où le dôme d’étain,
Où les angelus clairs tintent dans le matin,
Les églises et les chapelles
Des couvents
Tout au loin vers elles
Mêlent un rire allègre au rire amer des vents,
En joyeuses vassales ;
Mais elles, dans les cieux traversés des vautours
Comme au cœur d’une ruche, aux cages de leurs tours.
C’est un bourdonnement de guêpes colossales.