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AUX FEMMES !


Cette paternité brille dans sa faiblesse
Autant que dans sa force ; il a l’autorité.
N’en faites pas un maître irrité qui vous blesse ;
Dans la sombre forêt de l’âpre humanité
L’homme est le chêne, et Dieu lui-même l’a planté.

Respectez ses rameaux, redoutez sa colère
Car Dieu mit votre sort aux mains de ce proscrit ;
Voyez d’abord ce blanc porteur de scapulaire,
Ce moine, votre père auprès de Jésus-Christ,
Il montre dans ses yeux, le feu du Saint-Esprit.

En faisant de l’amour, leur éternelle étude
Les moines sont heureux à l’ombre de la croix,
Ils peuplent avec Dieu leur claire solitude.
L’étang bleu qui se mêle à la paix des grands bois
Voilà leur cœur limpide où s’éveillent des voix.

Les apôtres menteurs et les faux capitaines
Qui soumettent les cœurs, mais que Satan soumet,
Vous les reconnaîtrez à des tares certaines :
La luxure à Luther ; l’orgueil tient Mahomet,
Saint Jean lui marchait pur, aussi Jésus l’aimait.

Plus haut que les guerriers, plus haut que les poètes
Peuple sur lequel souffle un vent mystérieux,
Dominant jusqu’au trône ébloui par les fêtes
Des empereurs blanchis aux regards soucieux,
Et par-dessus la mer des peuples furieux,

À l’ombre de sa belle et haute basilique,
Dans Rome, où vous vivez, cendres du souvenir,