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VALENTINES

Mais si chère au fond, que sur mon âme,
Il a raison de n’avoir pas d’ombre.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Amour, Lucien Létinois. (XVII)


Dans le même temps, Germain Nouveau écrivait ces beaux poèmes catholiques plus tard publiés sous le nom d’Humilis. Il m’en lut une partie — notamment Les Cathédrales — vers 1880. Il essaya, sans succès, de les faire éditer par la maison Palmé. À partir de 1881, il a pris pied dans la notoriété littéraire ; bientôt le Figaro, le Gaulois publieront ses chroniques signées Jean de Noves.

Pourtant son caractère, par moments, s’assombrissait, devenait singulier au point d’étonner ses amis, puis retournait à une amabilité délicieuse qui durait un jour, disparaissait le lendemain, revenait la semaine suivante, pas toujours si tôt, avec des intervalles très inégaux de taciturnité morose. Le cours des idées n’était pas pour cela ralenti, mais il faisait des sauts de chèvre, comme l’humeur dont il suivait les changements. Ces anomalies étaient la conséquence d’une progressive altération de l’état général due à quelque faiblesse physiologique, hérédité morbide — sa pauvre mère étant morte de phtisie — dont seul de la famille il portait le poids, et qui devait se manifester chez lui, ainsi que souvent il arrive, en d’autres parties de l’organisme. On en découvre l’influence dans ce recueil des Valentines, qui contient de si jolies choses, d’une originalité si