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Cette portion tombant sur un rocher, étoit cassée en plusieurs morceaux dont le plus grand ne pesoit que 4 ou 5 onces. Le tout n’auroit pas rempli la mesure d’une pinte. Cette pierre tomba à 28 mètres de la maison de M. Burt qui, ainsi que sa femme, vit des éclairs et entendit l’explosion et un bruit comme si un corps étoit tombé dans un marais situé à 20 ou 28 mètres de la maison. Ils sortirent avec une chandelle pour voir ce qui étoit arrivé, mais sans rien trouver. Ce ne fut qu’au lever du soleil qu’ils découvrirent les fragmens qui avoient été brisés sur le rocher. Le marais étant rempli d’eau, n’a pas été examiné. Il paroît que le météore a été vu et l’explosion entendue d’un très-grand nombre de personnes à Weston et dans les villes d’alentour.

La pierre est fortement aimantée ; son extérieur est couvert d’une croûte lisse et polie. Sa cassure présente une couleur de plomb bleuâtre. La portion qui tomba à Sceleyo pèse environ 100 livres. Les maisons de la ville de Milford, situées à 10 lieues du point de l’explosion ont été plus ébranlées que celles du voisinage.

Il paroît que plusieurs personnes ont des morceaux de ces pierres. MM. Salmon et Jenningo, de New-Yorck, en ont montré une portion qui pèse 37 livres. J’ai vu des certificats des professeurs de mathématiques, de minéralogie et de chimie, au collège de Columbia, à New-Yorck, qui attestent que cette portion provient du météore qui parut près la ville de Weston. M. Sellimom, professeur de chimie au collège de Hale, a ramassé plusieurs morceaux de ses propres mains.

M. Bruce, professeur de minéralogie à New-Yorck, a un morceau d’une pierre qui tomba à Ensisheim, en 1492, et dont les caractères extérieurs ressemblent parfaitement à ceux de la pierre météorique de Weston.


Mémoire sur un nouveau genre de liquéfaction ignée qui explique la formation des laves lithoïdes ; par M. De Drée.

Institut.
28 mars 1808.
Les empreintes visibles de l’action du feu, dit l’auteur de ce Mémoire, ont été longtems les seuls caractères auxquels on distinguoit les produites volcaniques. Aussi ces produits se sont-ils longtems bornés aux obsidiennes, aux scories, aux ponces. Les naturalistes de nos jours ont été les premiers à faire connoître que les masses pierreuses qui débordent les cratères ou qui débouchent par les flancs des montagnes volcaniques en torrens enflammés, se consolidoient ensuite en pierres très-ressemblantes aux roches attribuées à la voie humide. L’examen des