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nuages élevés, comme les cirrus ot cirrostratus ; cos doux pliônom^nos se succèdent, ont la m(>ino pôriodicitô, do sorte que Winnecko, Wcyprecht, J. Kloin, Tromhoit n’iicsiiont pas ù. conclure que la production do lauroro dùpond ilo la présence de ces nuages, ot que sa lumière est liée à roxistenco do particules matérielles. Los rapports qui peuvent exister entre les aurores et l’électricito atmosphérique sont, aujourd’hui encore, trop discutés, pour qu’il soit utile d’^ insister. Quant à ceux qui existent entre les aurores polaires ot le magnétisme terrestre, ils peuvent étro

de deux sortes ; les uns,

par exemple lo fait que

le centre dos arcs coïn-

cide sensiblement avec

le zénith magnétique, dé-

pendent do la distribu-

tion générale du magné-

tisme à la surface du

globe, ot les exceptions

ou cas singuliers corres-

Sondraient t un défaut

"homogénéité dans l’at-

inesphère ; d’autres sont

relatifs aux variations

et perturbations locales

des éléments magnéti-

ques, qui, trôs fréquem-

ment, accompagnent

l’apparition d une au-

rore ; c’est ce qui ar-

rive dans les re..ions

tempérées, tandis qu’il

n’en est rien dans les

régions polaires, ou les

perturbations de ce

genre sont, cependant, si considérables et si fréquentes. Pour ce qui est des courants teiluriques, aucune aurore ne s’est produite depuis qu’on les observe régulièrement : cependant, on croit pouvoir affirmer déjà que l’aurore n’est qu un phénomène secondaire dont l’origine immédiate est, en principe, dans les courants teiluriques et les perturbations magnétiques.

— Théories des aurores. Parmi toutes les théories proposées pour expliquer l’apparition des aurores, citons : 1" Les théories cos/tiiques, qui font dépendre l’aurore do causes extérieures à notre globe ; la plus célèbre est celle de Mairan, supposant que l’aurore se produit quand la terre vient à rencontrer la lumière zodiacale, sorte d’anneau lumineux formé de particules matérielles, et qui entoure l’équateur solaire. Sans nier que l’aurore ne puisse dépendre de phénomènes extérieurs à uotre globe, il paraît aujourd’hui manifeste qu’elle n’est pas due â une matière cosmique étrangère ;

2» Les théories optiques, admettant que la lueur de l’aurore n’est autre que la lumière solaire réfléchie ou réfractée par des particules glacées (nous en avons dit un mot au paragraphe historique). {Elles entraînent des altitudes inadmissibles pour ces particules et, de plus, l’examen spectroscopique de l’aurore s’oppose à une telle origine ) ;

3" Les théories magnétiques, qui, avec Halley (1716) et Dalton (1793), imaginent des particules magnétiques, orientées par lo magnétisme terrestre, lesquelles conduiraient de silencieuses décharges électriques dans les régiouij élevées de l’atmosphère (cette théorie parait encore devoir être abandonnée) ;

4" Les théories électriques, imaginées par Cauton (1753), qui ont été reprises surtout par Priestley, Franklin, Fisher, A. de La Rive, Lemstrom, Ediund et Untcrweger. {D’après eux, l’aurore serait due à des décharges électriques entre l’atmosphère et le sol ; les fines particules de glace, imparfaitement conductrices, qui flottent dans l’air, serviraient à rétablir l’équilibre électrique en ramenant à la terre l’électricité atmosphérique.) La théorie la plus complète, aujourd’hui, est celle de Unterweger, qui fait intervenir le mouvement général de translation du système solaire, et, en tout cas, les théories électriques présentent jusqu’ici les meilleures conditions.

— BiBLiOGR. ; Aristote, Météorologiques ; Cicéron, De natura rerum, et Catilina ; Pline, Histoire naturelle ; Sénôque, Naturales Quxstiones ; Grégoire de Tours, Historia. Francorum ; de Mairan, Traité physique et historique de l’aurore boréale { "Mém.del’Acad. des sciences», 1731 : ou Paris, 1733 et 1754) ; Aurores boréales, dans la collection des voyages de la Commission scientifique du Nord, sur la corvette « la Recherche u , avec les observations effectuées pendant l’hiver 1838-1839, en Laponie, par Bravais, Lottin, Lilliheœœk et Siljestrôm ; Hermann Fritz, das Polarlicht ^Leipzig, 1881) ; A. Angot, /es Aurores /joiaires (Paris, 1895). AURORE, nom vulgaire des papillons du genre anrkocharis. V. ce mot.

— Adjectiv. l’orcelatne awore. Coquillage rare qui atteint dans les îles de l’Océanie une grande valeur commerciale.

Aurore, déesse de l’aurore chez les Romains. Les poètes l’identifièrent avec VEos des Grecs, et lui appli(iuèrent la plupart des légendes relatives à cette divinité grecque. De même qu’Eos, Aurora fut considérée comme la fille d’Hypéi

toujours anii

• Céphalos, Oi

Memnon. d’I-

tait d’ordinai

attelé de chr

On la figuiM

dans une ml’

ou bien Voile

l’Orient.

Aurore (l’). La composition la plus célèbre dans laquelle soit personnifiée l’aurore est la fresque de Guido Keni. décorant la coupole du palais Rospigliosi à Rome. Une peinture sur plâtre par Lesueur, représentant Phaéton qui demande à Apollon la conduite du char du soleil, décorait l’hûtel de M""* de Thorigny. Transportée sur t<-iie en 1786, cette peinture est aujourd’hui au musée du Louvre. Lebrun a pris l’aurore comme sujet de l’un des cartouches de la galerie d’Apollon au Louvre. Le même artiste a fait dos peintures murales sur ce thème à Sceaux, à Vaux-lc-Vicomle, etc. La plupart des paysagistes ont poiiit l’aurore. De nos jours, Chaplin, Hamon, Ranvier, AURORE

AL’SCLLTATION

Jules Lofobvro ont pris l’aurore comme sujet de compositions allégoriques. Dolaplancho a sculpté un marbro qui porte ce intiii.

Aurore, planète téloscopique. n" 9Ï, découverte par Watson, le li sept. 18G7.

AURORIN. INE adj. Qui ressemble  l’aurore ; qui en a la couleur, la fraicheur. (Pou usité.) AUROS (/vjv»), ch.-I. do cant. (Gironde), arr. otà 10 kilde Bazas ; liuti hab. — Lo canton a M comm. ot 7.024 bab. la sœur d’Hèlios ; comme une déesse

enlevé successivement

Clytos et Tithon ; comme la mère do

lioîi, do Phosphores, etc. —On représcniMi-, ’ ^niironnée de rayons, sur un char Il iiii - i|ui précédait’le char du Soleil. '"I' > >'iinne une déesse ailée, drapée iianii’, et versant la rosée sur la terre ; n’ixni do ses doigts de rose les portos do L Aurore d’après le Guide (Rome)

AUROSULFITE (du lat. anrum, ur, et do sulfite) n. m. Sri acide double, que l’on obtient en versant un sulfite sur un aurate : Aurosui-FITE de potassium. AUROTELLURITE (du lat. «»r«ïH, or, Ot do /e/Z»n7e) n. f. Tcllurure d’or et d’argent, ii Syn. de svlvanite, sylvaniî. AUROUX, comm. do la Lozère, arr. et à 31 kilom. de Mende, sur le Chapeauroux, affluent de l’Allier ; 1.339 hab. AUROUX (Nicolas), graveur français, né à Pont-Saint-Esprit, a travaillé dans la seconde moitié du xvii" siècle. Les planches au burin, la plupart tirées à Lyon, sont nombreuses.

AuROUX DES Pommiers (Mathieu), jurisconsulte de la première moitié du xviii siècle, conseiller-clerc au présidial de Moulins. Il est auteur des Coutumes t/énérales et locales du pnijs tt duché de Bourbonnais (Paris, 1732). AURUGO n. m. Pathol. V. ADRIGO.

AURUM CORONARIUM (mots lat. oui signif. or de couronne ) n. m. Primitivera., Couronne a’or que les peuples alliés ou vaincus prirent l’habitude de décerner aux généraux romains victorieux. De volontaire qu’il était d’abord, ce don devint obligatoire, et se changea en une taxe imposée par un général sur un peuple vaincu, et, en dernier lieu, en une taxe extraordinaire payée par les provinces à l’empereur.

AURUM MUSIVUM n. m. Etain sublimé qui a pris une couleur dorée, utilist-e dans l’enluminure et la peinture sur verre, il On dit en français or mussif. AURUNCUS (Posthumius Cominius), consul en 501 et en 493. C’est pendant son second consulat qu’eut lieu la retraite du peuple sur le mont Sacré. Auruncus fit une expédition heureuse contre les Volsques et fut ensuite un des envoyés choisis pour aller détourner Coriolan de combattre sa patrie.

AURURE (du lat. aurum, or) n. m. Alliage d’or avec un autre métal : On connaît deux aurores d’argent : /’aubure d’argent pur, et /’adrure d’argent palladifère. AUSA (lat. Alsa), petit fleuve côtier de l’Italie (Vénétie), se jetant dans les lagunes de l’Adriatique, à l’O. d’Aquilée. Constantin le Jeune fut tué sur ses bords, dans une bataille contre son frère Constance-AUSCHWITZ ou ASWIECIM, ville de l’empire d’Autriche (Galicie), gouv. de Lcmberg, sur la Sola, et près de son confluent avec la Vistule ; 5.400 hab. AUSGIENS, AUSCI ou AuSQUES, anc. peuple de la (iaule(Nûvempopulanie) ; capit. A(/sci{auj. Auch). Le dép. du Gers occupe une partie de leur territoire. — Un Aus-CIEN, AUSCUS {kuSS) ou AUSQUE.

AUSCTTAIN, AINE (î«, en* — dulat. Akscî. les AuscicDs), celui, celle qui habite Auch. — Les Acscitains.

— Adjectiv. Qui appartient à Auch ou à ses habitants. AuscOUSTEAUXou HAUTCOUSTEAUX(Arthur), compositeur de musique, né en Picardie vers la fin du xvi" siècle. Il devint maître de la sainte Chapelle de Pans, et eut de son temps une brillante réputation. Il a composé surtout de la musique religieuse, des cantiques. C’était un artiste instruit, dont le style avait plus de pureté et d’élégance que celui de la plupart des musicieus de son temps. Ausculta, flli (bulle). Ce sont les deux premiers mots d’une bulle fameuse, adressée au roi Philippe lo Bol par le pape Boniface VIII. Le roi, ayant besoin d’argent pour les guerres qu’il soutenait et désirait continuer, malgré les instances du pape qui prêchait la paix entre les princes chrétiens, usait de tous les moyens pour remplir son trésor épuisé. Il voulut imposer des contributions extraordinaires au clergé. Le pape protesta, et déclara que le roi ne pouvait lever aucun impôt nouveau et irréçulier sur les oiens de l’Eglise sans son autorisation, sauf le cas où le royaume serait dans la nécessité urgente de se défendre. Malheureusement, son légat, Bernard do Saisset, parla, dit-on, au roi avec hauteur ot d’un ton menaçant. Philippe le fit emprisonner. C’est alors que Boniface VIII écrivit au roi la buHe qui commençait ainsi : a Ecoute, mon fils, les avis d’un tendre père, etc. {Ausculta^ fili) d [5 déc. 1301]. La bulle développait le principe de l’autorité souveraine du pape, puis elle reprochait à Philippe de méconnaître les droits de l’Eglise, et d’accabler ses sujets par des vexations de touf genre. Le pape terminait en annonçant au roi qu’il convoquait à Rome tous les représentants de l’Eglise de France, ajoutant : ’-■ Tu pourras t’y trouver par toi-même ou par tes envoyés... ; dans le cas contraire, nous ue laisserons pas de procéder en ton absence ainsi que noun lo jugerons & propos, i Cette bulle irrita violemment Philippe. Par son ordre, elle fut brûlée publiquement à Paris, lo 11 février 1302, on sa présence, devant les nobles ot lo peuple, et il fit annoncer cotte exécution à son do trompe, dans toutes les villes et communes do Franco. Il est vrai qu’il avait eu soin, auparavant, de falsifier lo document pontifical. A la, vraie lettre du papo il avait substitué uno lettre très courte, où les principes de la première étaient aggravés, et où l’on passait întcntionnolleme

était dît dos exactions du roi sur

royaume. En mémo temps, Philippe adressait à Bodî-Car. o VIII uno réponse dont voici le début : • Philippe, par la grâce de Dieu, roi de France, à Boniface, soi-disant pape, peu ou point de salut. • Lo roi exposait ensuite des idées contraires à celles du papo ot concluait : ■Ceux qui croient autrement, nons les réputons fous et en démence. • La bulle Ausculta, fili, fut un des principaux épisodes de la célèbre lutte entre Philippe lo Bel et Boniface VIII, alors âgé de 8a ans.

AUSCULTATEUR n. m. Méd. V. AUSCCLTEIR. AUSCULTATION (ôss, »i — rad. auJiculter) n. f. Kxplorat 1 i r 1 i l’organisme : Cent Laënnec qui a décout ^ ALsCLLTATioN médiate, n Auscultation médiate. Celle I u se fait au moyen do l’instrument appelé stéthoscope, enté par Laénnec. w Auscultation immédiate. Celle qui fait par 1 application directe de l’oreille. Par oxt , Application do l’ouïe à une exploration I lelconquo » Auscultation de la respiration. V. respirari N I iuscultation de la toux. V. toux, il Auscultation du r V c(f LR 1 Auscultation de la voix. V. voix, il Auseult t/ton des gros vaisseaux. V. vaisseau, h Auscultation obstét icale V GROSSESSE.

— Encvcl Historique de l’auscultation. Hippocrato avait reconnu que la succussion du malade produisait un bruit très notable lorsqu’un liquide mêlé à l’air se trouvait épanché dans un des côtés du thorax. Dans un passage de ses écrits signalé par Laënnec lui-même, et négligé par tous les commentateurs, on voit que le médecin grec avait eu l’idée d’appliquer l’oreille contre la poitrine : wv nt Va.

contre la poitrine, vous écoutez...) Mais ni Hippocrate ni ceux oui l’ont suivi n’ont tiré aucun parti de cette manière (l’observer.

Harvey a pratinué Y auscultation par contact, puisque c’est la manière d’entendre les bruits du cœur. Or, dans un paragraphe de sa dissertation [De motu cordis, etc.), il signale le bruit du cœur à l’état physiologique ; il le compare à celui de la déglutition du cheval : il dit qu’au moment où, par les mouvements du cœur, le sang passe du système veineux dans le système artériel, il se produit et s entend un choc dans la poitrine {pulsum fieri et exaudiri in pectore contingit).

Le bruit produit par la contraction musculaire se perçoit uniquement par l’application immédiate ou médiate de l’oreille. Lafennec nous apprend, d’après une communication de Wollaston, que ce bruit avait été signalé pour la première fois par le mathématicien Grimaldi, en 1618. Mayor de Genève a l’honneur d’avoir signalé le premier, quelques années avant la découverte de Laënnec. l’existence des bruits du cœur du fœtus pendant la grossesse. Or il est impossible d’entendre ces bruits sans mettre l’oreille en contact avec le ventre de la mère. Laënnec n’a jamais prétendu avoir découvert l’auscultation immédiate, à laquelle du reste il attachait fort peu d’importance. Bayle parait être le premier qui l’ait, dans certains cas de maladies du cœur, employée comme méthode de diagnostic. Laënnec nous apprend qu’il en fit ensuite usage à l’exemple de Bayle. Ce qui appartient en propre à Laënnec, c’est la découverte de l’auscultation médiate, et l’emploi des bruits entendus au diagnostic des diverses afi’ections des poumons, de la plèvre et du cœur. Il a été donné à Laënnec de porter presque à la perfection la science qui venait de sortir de ses mains. Ses observations, répétées de toutes parts, sont presque toutes restées intactes.

Laissons Laënnec raconter lui-même l’histoire de sa découverte ; « Je fus consulté, en 1816, pour une icune personne qui présentait des symptômes généraux do maladie du cœur, et chez laquelle l’application de la main et la percussion donnaient peu de résultats, à raison deTembon- • point. L’âge et le sexe de la malade m’iuterdisant l’auscuîtation immédiate, je vins à me rappeler un phénomène d’acoustique fort connu : si l’on applique l’oreille à l’extrémité dune poutre , ou entend très distinctement un coup d’épingle donné à l’autre bout. J’imaginai que l’on S cuvait peut être tirer parti, dans lecas dont il s’agissait, cette propriété des corps. Je pris un cahier de papier, j’en formai un rouleau fortement serré, dont j’appliquai une extrémité sur la région précordiale, et, posant ioreille à l’autre bout, je fus aussi surpris que satisfait d’entendre les battements du cœur d’une manière beaucoup plus nette et plus distincte que je ne l’avais jamais fait par l’application immédiate de l’oreille. Je présumai dès lors que ce moyen pouvait devenir une méthode utile, et applicable non seulement à l’étude des battements du cœur, mais encore à celle dotons les mouvements qui peuvent produire du bruit dans la cavité pectorale, et par conséquent à l’exploration de la respiration, de la voix, du râle, et peut-être même de la fluctuation d’un liquide épanché dans les plèvres ou le péricarde. •

— Méd. L’auxcultaiion est une • méthode d’examen ha.séo sur la connaissance des bruits que produisent les oroanes en /oHC^on, qu’ils soient sains ou malades». Elle soditrércncio de la percussion qui étudie les sons produits dans l’organisme par un choc extérieur. L’auscultation i distance donne dos renseignements peu certains. On sait que les sons so transmettent beaucoup mieux par les solides et par les liquides quo par les gaz. C’est là-dessus qu’est basée la pratique do l’auscultation au contact. Les bruits intérieurs de la poitrine sont transmis par les corps solides et recueillis par l’application de l’oreille nue (auscultation immédiate), ou munie d’un instrument appelé stéthoscope (auscultation médiate) sur le corps, qui est lui-même un corps solide. Pour pratiquer l’auscultation dite « immédiate ■>, lo médecin interpose cependant, d’ordinaire, un linge fin entre son oreille et la peau du malade. Grâce à l’auscultation, le diagnostic des affections de poitrine a pris une précision inespérée, et le traitement a gagné à cette clairvoyance du médecin. V. BRinx. L’auscultatioû fait reconnaître -.