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FRANCE

fi’il r’r» fîftît ans ir mrr f n qTialit^ d’ensoifrn©. L’avanco-

.01 un tiers au choix.

’ do frégato s’il D’à

.iissouu, dont doux i 

ù iu>-r. I. aau. caicLt a Ucu : la muitiù au choix* la

moitid à 1 aiicicniu’tfS.

l’uur ^iro uommù capitaino do vaisseau, il faut réuDir tiois :iiis 1 t’mhanpicmont dans to fjrrado do capitamo de iro^’ato, doDt un au do conmiaudonient à la iiior.

l^our ^tro noninit’t cuniro-amiral. il l’aul réunir trois aas do couimandoDiont à la nior comiiio capitaino do vuissoau. Knân. nul couiro-aniiral ne peut 6tro promu vico-amirnl s’il n a oxcTcè A la mer, pondant doux ans, lo conimandoniont <1 uno force navale. Cos conditions no sont pas exigibles on temps do guerre.

Les ofticiors inocaiiu’ions sortent tous du ranc et ils n’obtiouuent leurs prt*miers grades tju’ù la suite d’oxamoiis. Leur cadre comprend : 1 mécanicien inspecteur général (contro-nu)irat>. membre du conseil dos travaux ; h mécaniciens inspocicurs i capitaines do vaisseau’ : SI niécanicieD 5 en ciiei" (capitaines do frégatoi : y» mécaniciens principaux do ï" classe ^lieutenants de vaisseau), ot 15S mocamciens principaux do t’ classe (onseignos).

U’s ofriciers du génie maritime proviennent à pou pr^s tous do 1 Kcole pulytechniquo. Ce corps comprend : l mspcoicnr pi^néral ^vice-amiral) ; U directeurs (controamtratLX ] ; 2j ingénieurs en chef do 1*^ classe (capitaines do vaisseau) : 17 ingénieurs on chef do 2* classe (capitaines do frégate) ; 68 ingénieurs do r* classe (Heuteuants do vaisseau) ; 30 ingénieurs de 2* classe (onsoignes) ; entin, 20 élèves ingénieurs.

Les ingénieurs hydrographes sortent tous de l’Kcolc polytechni »iue. Ils comprennent : 1 directeur d’hydrograpîiio (coniro-amirat : s inu’énieurs on chef des deux classes ; 6 ingénieurs do l" classe : 3 ingouiours do 2’ classe, et s’oleve. avec les mêmes assimilations quo collos du génio mantimo.

Lo corps do l’inspection do la marine est recruté au concours. U comprend : 1 inspecteur général (vico-amirah ; S inspecteurs en chef (contre-amiraux) ; 20 inspecteurs (capitaines de vaisseau) ; 10 inspecteurs-adjoints (capitaines de frégate».

Lo corps du commissariat recruté parmi les élèves do l’Ecolo d administration établie & Brest, comprend : 6 directeurs (contre-amiraux) ; 24 commissaires en chef (capitaines de vaisseau) ; 44 commissaires principaux (capitaines do frégate) ; y3 commissaires do v classe (lieutenants de vaisseau) ; 68 commissaires «le 2* classe (enseignes de vaisseau) ; enfin, 22 élèves commissaires (aspirants de 1" classe).

Le corps de santé recrute ses membres parmi les élèves des écoles do médecine navale, établies à Toulon, Brest et Bordeaux. Il comprend : 1 inspecteur général ; 6 directeurs du service de santé ; 21 médecins en chef ; 68 médecins principaux : 186 do If* classe ; isi de 2* classe ot 19 médecins auxiliaires do 2* classe. Co corps comprend aussi un service pharmaceutique, composé de : 6 pharmaciens en chef ; 8 principaux ; 21 do r* classe et 14 de 2*.

Les assimilations des oftlciers du corps de santé sont les mêmes que celles du commissariat.

Equipages. ^s équipages de la flotte provionnont : l<* de l’engagement volontaire ; î" du recrutement ; 3** de l’inscription maritime, qui constituo la plus sérieuse des ressources de la ’marine. Font partie do l’inscription maritime, tous les Français qui exercent la navigation à titre Professionnel, sur la mer, dans les ports, les rades, les taogs ou canaux salés, dans les fleuves, rivières, jus<|u’au point où remonte la marée ou jusqu’à l’endroit où remontent les bâtiments de mer. Suivant leur âge, les inscrits maritimes se divisent on 8 catégories, formant un total do près de 100. OOO hommes. Les inscrits deviennent presque tous des hommes des spécialités. Lo corps des équipages de la flotte comprend les spécialités do : manœuTe, canonnage, torpilleurs, mousquetorio, timonerie, mécaniciens, pilotes, patrons pilotes, fourriers, charpontage, voilorie, service des vivres, infirmiers, tambours, clairons, chauffeurs, tailleurs d’hahits, maîtres d’hôtel, cuisiniers.

La hiérarchie militaire comprend les grades ri-aprés : qaartier-maitro (caporal ; ; second maitro (sergent) ; maître (sergent- major) ; premier maitro (adjudants.

Tout matelot peut être nommé quartier-maître, apr^s avoir servi pendant six mois au moins à bord des hùtimonts armés. Les quartiers-maîtres et seconds-maîtres peuvent être promus au grade supérieur, après avoir servi pendant un an au moins & bord des b&timents armés.

Lo personnel des machines est soumis à des règles particulières. Comme on l’a vu plus haut, il est appelé, pour chaque grade, à subir des examens où il doit faire preuvo de connaissances particulières lixées par un programme.

Lo littoral français est divise en cinq arrondissements maritip’»" ;. Le i"’ arrondissement a pour chef-lieu Chorl " ■ ]•■ 3* Ixirient. le 4’ Kochefort, lo &• Tou-

! préfet maritime>. exerce le commanirrondissement. 

Chaquo chef-lieu comi iiivantb : AiaioriU. in.ipection des «er-

’ . Direction ac$ conslruclions navales,

i ^ I -Ifi T’ r<ice de êaiiit’.

■ comprend : 24 cuirassés

lOgardescôlcs cuirassés,

• ’•urs do !’• classe, 17 croi-

- irs do 3* classe, 6 croi-
>illeurs, Il contre-torpil-

I , — . » .. ....« ;o mer, iio torpilleurs do

1 tirpiiieurs do ï’ classe, 30 autres torpilleurs,

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li.im et du Tonkin, ; . ^ ^ ’

. <lu Congo français, de la Guyane, des ïli-s i -^ .-. .[r Constantinople. Enfin, d’antres petits .,,-,... j.. 3 . oiisîituent les défenses mobiles.

Outre les cinq arsenaux métropolitains, la marine possède trois établissements hors des ports : KucUc, où l’on

fabrique dos canons, dos ofTAts. des projectiles ; Indret,

3ui produit des machines et des chaudieros ; Guéngny, <)ui onne les chaînes, les ancres et les rivets. Knfin, elle confie uno panio do sos commandes iX l’industrie privée.

Les arsenaux métropolitains constituent des basos d’opérations ou points d’appui do premier ordre. Mais on a reconnu la nécessité J’en créer d’autres dans les [tarages lointains. Chaquo point d’appui doit cumpreudro : un depùt do charbon, dépôt do vivres et do munitions, un atelier de réparations et un bassin do radoub. Lo tout est défendu par des batteries, des lignes do torpilles, dos torpilleurs, etc. Citons les points d’appui suivants : la Martinique, Dakar, Diégo-Suarez, Saîgon et Nouméa.

— VIL HisToiRB. — /i’t'o/ti/ïo« sociale et politique à travers les tildes. Dans une étude qui doit garder un caractère très général, on no pourra noter que très peu de noms propres et de dates. C’est moins des faits quo des lois historiques qu’il s’agira.

Gaule ituiépemiante. Dès 125 av. J.-C, les pays riverains de la Méditerranée, conquis par les légions, devinrent la Province romaine. Le reste, après les campagnes de César (58-51 av. J.-C), dut subir la même domination. V. oahle.

l^a Gaule n’était guère qu’une expression géographique. Elle n’avait pas l’unité do race : dans lo nord, des trious germaniques ; dans le centre, dos Celtes ; au sud-ouest, des ibères ; au sud-est, dos Ligures ; dans la Province romaine, dos villes grecques ot des colonies italiennes. Elle no parlait pas uno langue commune, mais un grand nombre do dialectes, so rattachant à huit ou dix groupes principaux. Elle n’avait pas d’unité politi(|UO, ni un chef suprême ; elle comprenait uno centaine de peuples, ayant des institutions variées. La plupart étaient gouvernés par des sénats. Uhe demi-douzaine de nations avaient encore des rois.

Parmi ces peuples, les uns vivaient isolés ; les autres so groupèrent soit en confédérations, sur le pied d’égalité ; soit en cHentèks, sous la prépondérance do l’un deux.

La Gaule avait très peu do villes, mais des oppida, refuges on temps d’invasion, centres de marchés et de pèlerinages. Elle était surtout un pays de vie rurale.

Au-dessous des classes aristocratiques et guerrières, où so recrutaient les sénats et les rois, et ceux quo César appelle les chevaliers (milites), la masse de la population semble avoir été attachée à la glèbe et réduito à une situation assez voisine du sorvaçe.

Le réçimo do la propriété individuelle semble avoir été l’exception : lo communisme agraire pourrait bien avoir été la règle. Seulement, la propriété qui, à l’origine, était commune, était devenue, en fait, la propriété des familles nobles. Au-dessous des laboureurs attachés à la terre étaient les esclaves proprement dits.

Le seul contrepoids à l’aristocratie, c’étaient des corporations sacerdotales, dont la plus connue est celle des druides, prêtres, médecins, sorciers ot juges. Les druides d’ailleurs, semblent n’avoir existé quo dans la zone centrale de la Gaule.

Gaule romaine. La conquête romaine apporta de profonds changements. Il y eut un maître commun ; mais il résidait hors de la Gaule, dans la Ville éternelle. Il possédait un pouvoir absolu, à la fois militaire, civil et religieux ; il était Vimperator ou chef do guerre, lo législateur souverain, la loi vivante, souverain pontifo ; et même, comme il incarnait la sainteté du peuple romain, il était dieu. Son autorité s’exerçait à l’aide d’agents, nommés et révoqués par lui, d’une armée permanente, les légions, d’impôts permanents lovés sur tous les sujets.

Conquérants et conquis tendirent à so confondre sous lo nom do Gallo-Homains ; les nations gauloises devinrent provinces de l’empire ; les dieux de la Gaule fusionnèrent avec ceux de Romo. La langue des vainqueurs déformée, devint le latin rustique.

La vie urbaine so développa. Chaquo nation gauloise devint une eivitas avec uno villo pour chef-lieu. Les industries et lo commerce devinrent prospères ; il se forma une classe moyenne, organisée en collèges ou corporations, qui jouissaient de privilèges et d’honneurs. La plus célèbre fut celle dos Aautes de la Seine, dont le vaisseau figure dans les armoiries de Paris. Los anciens oligarques gaulois prirent place dans la curie ou sénat do leur civitas ; les plus illustres furent appelés au sénat do Rome.

Par contre, le travailleur agricole vit sa situation diminuée. Il prit lo nom do colon {cotonus) ; les lois do l’empcrour l’attachèrent définitivement à la glèbe, l’y ramenèrent de force lorsqu’il tentait de s’évader. En revanche, la loi lo qualifiait d’homme libro et do citoyen.

Quant à. l’ancien esclave, il restait une chose, et non pas une personne. Sur l’esclave son maître avait droit do vie et de mort.

Gaule chrétienne. Lo christianisme so répandit d’abord dans les villes ; il fut plus long à pénétrer dans les campagnes. Bientôt lo même mot servit À designer l’honimo attardé dans lo p.iganisme et le paysan : paganus.

Au point do vue moral, la plus importante des transformations qu’ail apportées lo christianisme, c’est la déclaration que tous les hommes, libres ou esclaves, sont égaux devant Dieu ; au point do vue social et politique, co fut la formation d’un véritable clergé, qui emprunta SCS cadres à lorganisation do lempiro.

L’évêquo do chaque eivitas était élu par le clergé, lo sénat ou curie, lo peuple. Pour toutes 1rs questions intéressant la pureté de la foi ou la discipline, les évêques se réunissaient on conciles, soit provinciaux, suit (rcunié’ niques. L’Eglise devenait peu & peu un Etat dans l’Etat. Elle levait des contributions régulières, et la libéralité des fidèles, parfois des empereurs, lui avait constitué uno immense fortune. Elle avait obtenu, pour ses biens, l’immnnité des impôts. Ses clercs étaient exempts do la juridiction impériale : elle seule avait le droit do lesjtiu’or : r]o jugeait mémo, .en certains cas. entre les simples >. L’évêquo, sous lo titre de défenaeur de la cité, nt le rival et lo surveillant des fonctionnaires im-

Gaule franque. L’empire romain s’écroule : rien quo pour la Gaule, il fait place à plusieurs royaumes barbares : franc, burgonde, wisigoth. entre lesquels se brise de nouveau l’unité du pays. Les rois francs, pas plus que les autres rois barbares, ne concevaient l’idée d’unité, pas plus que l’idée d’Etat. Bien qu’ils so drapent do la pourpre ot portent la couronne, ils n’ont plus, comme l’empereur I romain, ni arméo permanente, ni système régulier d’impôts. 11 n’y a plus une langue unique, mais des idiomes I d’origine romaine en présence d’idiomes barbares. Il n’y I a plus un droit unique, cor le droit romain ne subsiste quo

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pour les anciens sujets de l’ompereur : lo droit canonique régit les clercs ; les Francs Ulpuaires ou Salions, les Burgondes, les Wisigotlis so font juger d’après leurs propres lois. Los fonctionnaires d’un roi franc, comtes, ducs, margraves, prétendent, uno fois qu’elle leur a été accordée par lui, rendre leur fonction indépendante. Lo système ao gouvernement germanique ditrèro totalement do l’ancien gouvernement romain. Cliarlemagno lui-même fut un roi ù. la modo gormanitiue, mémo quand lo pape l’eut couronné empereur. Tout lo pouvoir qu’il retient, il le doit à l’énergie de son caractère et au prestige do sa gloire. Ses héritiers no sauront pas lo retenir. De plus en plus les hauts fonctionnaires, les évê((ues, les abbés dos monastères s’émancipent do leur autorité : les puissants seigneurs no consentent à servir lo roi qu’à la condition qu’il reconnaîtra f’ormolloment le caractère héréditaire de leurs charges, qu’il leur aliénera ses derniers domaines. Les sujets les plus humbles, no trouvant auprès du souverain aucune protection, so réingjont sous cello des grands, reconnaissent tenir do lui leur propriété, so font leurs hommes. L’Eglise et l’aristocratie miliiairc existent seules commo puissances politittues : elles seules ont des sujets, des justiciables, des contribuables.

La vie urbaine a diminué dans lo pays ; si les évêques habitent encore les cités, les abbés et lès chefs militaires les ont désertées pour la campagne. L’anarchie, les guerres locales, l’insécurité des routes ont presque anéanti l’industrie et lo commerce, réduit à l’insignifiance la classe moyonno. La condition des classes rurales s’est encore abaissée : lo colon descend presque au niveau do l’ancien esclave. Dans cette anarchie universelle, c’est à peine si l’on s’aperçoit qu’une dynastie a succédé à une autre, la capétienne à la carolingienne.

Deux faits essentiels sont à noter : 1" au serment de Strasbourg (842) apparaît, pour la première fois, uno langue, nettement dégagée du latin rustique, qui sera le français ; 2" au traité do Verdun (8431, on a constaté l’existence d’un royaume do Franco avec Paris pour capitale.

France féodale. Sur le sol fiançais s’est installé le régime féodal (du lai. feudum, fief). Il est né du morcellement à l’infini du territoire et de la nécessité, pour les Etats plus faibles, do « se recommander u aux plus forts. Ainsi so créent les relations do vassaux à suzerains. Les terres libres, ou alleux, deviennent l’oxception ; la terre féodale, ou fief, est la règle. Lo vassal doit à son suzerain : 1° la fidélité, manifestée par V hommage ; 2" lo service A’ost ou service militaire ; S» le devoir do conseil ou de justice, qui l’oblige à siéger dans ses tribunaux et à so faire juger par eux. Il lui doit des aides en argent, dans quatre cas déterminés. La terre du vassal étant censée appartenir au suzerain, elle no peut changer de possesseur sans sou consentement. A son tour, le suzerain doit à son vassal protection, aide et justice.

U no faut pas confondre le régime féodal, qui est un régime de contrats consentis, avec lo régime doma/iial, qui règle les droits du propriétaire sur ses paysans.

Le royaume de France. Les capétiens trouvèrent la féodalité organisée ; ils n’y purent occuper que la place qu’on voulait bien leur y laisser. Lo « roi de Franco » était loin d’être le souverain’ le plus puissant de son royaume. Son domaine, lo « duché do France ». no pouvait se comparer à ceux des ducs de Normandie, do Guyenne, do Bourgogne, des comtes do Flandre, de Toulouse, etc. Dans les limites mêmes du duché de France, le Capétien avait à compter avec des évêques qui portaient les litres de ducs ou de comtes. Les ducs de Lorraine, les comtes d’Alsace, les ducs et comtes do Bourgogne, les comtes do Provence, prétendaient ne relever quo de l’empire allemand, et les ducs de Bretagne ne relever de personne.

Faiblesse de la royauté. Pour maintenir la royauté dans cette faiblesse, les grands avaient essayé do* la rendre élective et viagère. Les premiers Capétiens tournèrent recueil : chacun d’eux fit, do son vivant, élire roi son fils aine. En droit, la royauté restait élective ; on fait, elle fut héréditaire.

Mais, commo la plupart des féodaux consentaient à reconnaître au roi la qualité de suzerain, il préfendit user do tous les droits quo conférait co titre. Le plus précieux consistait à reprendre les domaines en déshérence : ce qui lui permit de réunir à son domaine des provinces entières. Les rois français empruntèrent à la féodalité elle-même les principes et les pix)cédés qui leur permirent do la dominer, puis do la détruire.

Appui que la royauté trouve dans le clergé et dans le peuple. Pour les ducs ot les comtes, le Capétien n’était qu’un suzerain. Pour les bourgeois des villes et lo peuple, il était roi. Leur faiblesse fit alliance avec sa faiblesse ot créa une force. U était roi aussi pour les gens d’Eçlisc qui attachèrent à sa royauté un caractère divin, lui conférèrent, par l’onction royale, une sorte de sacerdoce. Ils mirent à sa disposition leurs richesses, leurs soldats, et firent fioiter leurs bannières à côté do l’oriflamme royale, qui était elle-même une bannière, celle do l’abbaye do Saint-Denis.

Le peuple des campagnes et des villes. Les vilains (gens des villages), divisés en vilains francs et vilains serfs, peut-être héritiers des colons et des esclaves romains, sortaient peu à peu d«* leur nullité sociale. Les seigneurs vendirent aux pavsans la liberté par «les chartes d’alfranchissement et m^mo des terres. Il commença donc à so former une classe de paysans libres et propriétaires.

Les cités ot les villes s’affranchirent encore plus rapidement. Los anciennes cités du Mi’li avaient réussi ù garder ou à restaurer lo régime municipal de l’époquo impériale. Les villes plus récemment fondées furent gagnées par ce mouvement d’émancipation. Les unes obtinrent la liberté par les chartes que consentirent les rois, les seigneurs, les évêques ; d’autres la con(|Uireiit do haute lutte, après avoir juré la • commune », et par la force des armes. Mais les unes durent so contenter dune liberté purement civile ; les autres, commo les républiques consulaires du Midi et les • communes jurées - des Flandres, s’arrogèrent la souveraineté entière et les droits régaliens, battant la monnaie, rendant la justice, formant leurs bourgeois en milice. Les villes prirent leur place dans le système féodal, reconnaissant dos suzerains, pliant à la vassalité même des comtes et des barons. Souvent elles mettent leurs milices à la disposition du roi. Cesl dans la bourgeoisie des villes que le roi recrutera ses ministres, ses conseillers, ses officiers de finance et do justice. Philippe lo Bel appellera les bourgeois ù