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iHjiivcaii : lo «iranio, libéré tics conventions cla.ssif|uos, iiir-hini la c-omumIio avrc la lragi’<lio, subslitii.’uit aux .’ilisiraitcs (i(.’iircs de l’art classi(|iio «les indiviilus vivant il’iino vioréflii ! et coiniilùic. — Kn nnmo temps, lopcnro roniancsciiie so ilrvoluhjM* daii* ; loii^ 1rs «-eus. CVm. aprrs liftit- vl Curiuuf. tout lvi’ii|iies. le rom :ih [icrsomiel daiialysc,

!o roman liÎNioriijiu’. cl siirtoiii lo lonian de mii-iirs 

«’oniemporainos. idéaliste avor (îcorf^f Saiid, réaliste avec lo subtil cl artilu ienx Stendlial, avec le précis et sohro Mérimée, avec Balzac. Hal/ac et (Icorf^c Sand s’égalent, en un ^’cnro considéré JMS(|iie-là roinnie frivole, aux plus ^•rands noms de la liitératiirc lianvaise. 1,’uno y porte d’abord son exaltation sentimentale, puis elle s’apaise, et, toujours éprise du même idéal. l’exprime on des idvlles laniûi clianipctres, tantôt hoiir^rei^iscs, qui sont la partie la plus durable de son œuvre. l,Mianl à Halzai*. nialfrn’- ’-e qu’il y a en lui d’imafrinatïl’ et prescjue de visionnaire, c’est un réaliste par sa pliil<(s(ipliie scienlilifpic. et parce qu’il a l’ail du roman une œuvre essi-ntitllcmenl documentaire.

L’histoire, qu’a vivitii-e Clialoaul»ri :ind, prend un éclat

jusqu’alurs iuLonuPi. Kllu est romaniiquo ;ivcc Augustin Thierry, qui la colore de son imai,Mnation et raiiiitio de sa synipathii» ; ave Miilielet, qui l :i lait vivre sous nos yeux, qui la vit lui-même, et pour lequel, à vrai ilire, elle est uno sorte de confession lympie. (îuizor, méthodique et hautain, voul en assujettir lôs accidouls à l’ausiére lixilù do lois pénéralos.Thiersy applique son lucide esprit de praticien.

— I^a critique, entin, do doi ;mali.’|ue et ralionnclle qu’elle avait élu jusque-la, devient explicative, comparative, so renouvelle par lo sens hisioriiiue, par la psycholot ;io, par la physiologie mémo. Après Villomaiii, elle a pour principal représentant Saintc-Iîeuve, plus exact cl plus curieux, ((iii en fait je ne sais quelle <■ herborisation », une sorte d’histoire naturelle, où la sagacité du savant s’allio à la délicatesse de l’ariisto.

i/cu-rivine pi’-riudf. Lo romantisme ayant été dévoré par SCS ardeurs, une réaction se Ut dans le tempérament moral lin siècle. i[ui répudia le lyrisme, la timiaisio. et voulut réduire l’arl il ne plus être qu’une anatoniio du réel. La criti (pic. durant cette pcrioile, domine tout le développement de la litlératuro rrançaise. Klle est représentée parTaino et par Renan. Où Kenan met ses scrupules do casniste, ses ironies <io diletUmte.Taino porto la candeur brutale <l un f*éoniètre. Mais tous deux, chacun suivant lo tour de son esprit, ils président ;1 l’évolution contemporaine, (■ssentiollcmeut positive. — iJéjà la poésie, avec Gautier. s’était proposé pour uni((ue objet la représentation du monde visible. Se dép :ageant du subjcclivismo romantique, L( !conte de Lislc affecte l’imnassibilité, réprime, dans ses amples tableaux du genre humain ù travers les âges, luuio émotion personnelle (^ui altérerait ou violerait la maiesté de l’art. Après lui, 1 écolo du Parnasse so signale pai* un respe-t superstitieux do la forme. Sully Prudliomnio exprime son âmo en psychologue qui mot la poésie au service do l’analyse ; Coppéo décrit avec un soin minutieux les réalités familières. Quant à Baudelaire, ce qu’il va do plus caractéristique chez lui, jo veux dire sa mysticité sensuelle, en fera, vingt ans après sa mon, un initiateur du symbolisme. — Sur la scène, le drame romaniiquo a fait son temps. De nouveaux venus s’attachent à bien saisir la réalité contemporaine et à la rendre avec une forte exactitude. Alex. Dumas crée un thôàlro où 1 étude fournit tous les matériaux, où la logique les met en leuvre, où personnages et événements sont asservis à la démonstration <runo thèse. Auixier n’a pas la vigueur, léclat, la rectitude un peu tendue de Dumas, mais ses pièces ont un jeu plus libre, une carrure plus large, et il y met sans doute plusd’humanité. — Le roman accuse toujours davantage ce caractère positif et analytitiue que lui avaient déjà imprimé les ancêtres du réalisme. Il devient un instrument d’enquête. Flaubert, chez lequel il y a beaucoup d’un romantique, est naturaliste par son impersonnaliié. Bien inférieur à Balzac pour la richesse et la puissance, il lo surpasse comme artiste, et sa perfection d’écrivain lui fait uno place à part. Les Goncourt unissent au goût de l’exactitude scientitiquo uno sensibilité nerveuse qui se marque par leurs raftincments et leurs i-ontorsions. mais dont ils tiennent leur singulière aptitude à rendre la vie elle-même dans son actualité flagrante. Z«»la, chof et tlic’oricien du naturalisme, voudrait n’êtro qu’un tlescripteur du réel, mais tourne do plus en plus à l’idéalismo symboIi(jiie, vers lecjuel l’en traîne sa puissante imagination. Daudet allie l’observation et la poésie, la force et la grâce, rironie et la tendresse, la virtuosité d’un styliste et laspontanéité d’un improvisateur. Maupassant, eiitrc tous les romanciers contemporains, est celui qui mérite le mieux lo nom «le naturaliste : il se borne ù cueillir les imagos que lui olfrc lo monde pour les rendre toUes quelles et sans d<formaiion.

Truiaièmc pi’rîoiir. Dans le dernier quart du xix» siècle, le nouvelles tendances so sont fait jour, d’où procédèrent U)Ut d’abord uno renaissance thi roman psychologique et surtout uno conception do la poésie opposée à celle du Parnasse. Tandis que les parnassiens rendaient avec une exacte précision des tonnes sensibles, les jeunes poètes inventèrent une forme d’art plus musicale (pie pittoresque, et prétendirent , non pas exprimer ce qui se défini t. mais évoi|uer 01 sufj^^érer ce qui est indélimssable. Il serait pourtant injuste do dire que lo naturalisme a fait banqueroute ; la banqueroute, si baïKpieroute il y a, est colle «le l’école naturaliste, du naturalisme étroit et sectaire. Ne parlons de l’histuire cpU’ pour mentionner Fustd de Coulanj^es, (pli lui applique une objectivité jalouse ; après Fustel, 1 histoire sort do la littérature ponr se réduire à do minutieuses monographios. Sur la scène. Bocquo se rapproche lo plus possible de la nature ot répudie ce qu’il restait oni’ore de convontionnel chez Dumas et Augier. Puis, après les violences systimaii<iues du Thé.âtre-Libre, voici uno nouvelle génération d’autours dramatiques qui donnent au naturalisme une forme plus souple et introduisent dans la eoméflie autant d’analyse morale (pi’clle pont en admettre. Le roman continue d’être le plus riclie des genres littéraires ; tour A tour psycliolo^rique ou pliysiolot ;i»iue, individuel ou S4)cial, n’uvre «riinairination ou d’analyse, étude do mu’urs oti de caractères, les romanciers l’accommiidentâ toutes les t’ormes, chacun d’eux suivant son tempérament propre et sans qu’aucune de ces formes évince les autres. Dans la critique, il y a bien ou une restauration du dogmatisme classique, oui se renouvelle et peutf’ire se dément lui-même en appliquant la méthode évolutive ; mais ce ipii domino, c’est l’impressionnisme, et l’intprcssionuismo ropousso touto doctriDO ot tout système.

IV.

Lo caractère lo plus signilicatif do cclto époque est l’abolition do touto discipline.

— BinLiooii. : J/isluire de la lanifiic et tic lu Httri-tifnre françaises dvs oriijincs à i’JOO, publiéo sons la direction de L. petit de .lulleville (Paris,

fù ; //isluirc tiltt-raire de

la p’raiia : ; Cli. Aubcrlin, J/iatoirv de la lani/uc cl de la littérature françaises au moyen nye {Paris, Ï87C-1878) ; G. l’aris, la Littérature française an moi/cn lit/e {Varis. IHyOj ; la Poésie nu mot/en nt/e (1887) : D. N isard, Histoire de la littérature française (181l-l8»iih Sainte-Beuve, Taldcandc la poésie au xvi* siéc/e (I8a«) ; Histoire de l’ort-Zlnyal (»(i-lMii} ; Causeries du /«n^/ (1857-1802) ; F. Brunoiière, /•éludes critiifues sur l’histoire de la littérature française ( I8S0 01 siiiv.) ; l’Evolution de la poésie lyrique ( I8t»0) ; Manuel de l’histoire de la littérature française {&9iii ; V.. Faguet, XVI* S(éc/c (1894) ; les Grands maîtres du xvii* sii-elc (188 :.) ; xviu«siéc/c (1890) ; XIX’ . ?ièc/c (1887) ; Histoire de la littérature française (1900 ; G. l^anson, IJistoire de la littérature française (1891) ; Pellissier, le Mouvement littéraire an i’ siècle (1889) : J. Lemaiirc, les Contemporains (18S5 et suiv.) ; /nipressiuns de th-àtre (1888 ot suiv.).

— IX. HisroiUKDK i.A l’HiLosoi’iMc. Au moyou ùgc, la pcuséo philosophique est intimement unie à la théologie, mais elle n’est jamais absente ; ([udle que soit la façon dont on conçoit ses rapports avec la science de la Kévélaiion. elle esi toujours vivante. Au ix= ot au x’ siècle, deux noms la représentent : Hincmar. cvéque do Reims ; Gcrbort, ilepuis papo sous le nom do Sylvestre IL Au xi* siècle, les efforts de Gcrbort sont continués par Bérenger de Tours, et Lanfranc. Saint Anselme (1033-1109). nuoifpic né dans lo Piémont ot devenu archevêque de Cantorbéry, appartient à l’histoire de la philosophie en France par son enseignement à l’abbaye du Bac on Normandie. Lo critique de son argument ontologique, Gaunilon, était un moino do l’abbaye de Marmoutiors, près do Tours.

Au milieu du xi’siècle, éclate la querelledes universaux. Koscelin professe lo nominalismo, tandis que (iuillaumo do Champeaux soutient le réalisme. Abclard s’efforce d’introduire une théorie intermédiaire, le concoptualisme. et touche hardiment à tous les sujets. Les autres noms â conserver sont ceux d’Anselme de Laon, do Gilbert do La Porrêc et de Pierre Lombard qui, né en Italie, professe à Paris et devient évêquo do celle ville. Cela nous conduit à la tin du xii* siècle. Vers ce moment, les doctrines d’Aristote commencent à s’introduire en France. On en voit l’influence dans le panthéisme do David de Dinant ot d’Amaury de Chartres. Au milieu du siècle, Aristote est présenté comme l’autorité suprême. Guillaume d’Auvergne et Vincent de Beauvais préparent cette évolution. Puis l’université de Paris se divise en thomistes ou partisans de saint Thomas d’Aquin et scotistos ou partisans de Duns Scot. Uno pliilosophic mystique est développée par les moines do Saint-Victor.

Au xiv* siècle, il y a une réaction do nominalismo avec Durand de Saint-Pourçain et Buridan, disciples de (xuillaume d’Occam. Gerson , élôvo du dialecticien Pierre d’Ailly, présente le mysticisme comme fondé sur des expériences plutôt que sur la métaphysique.

La renaissance so marque, dans la philosophie, par les noms de Rabelais, qui célèbre à sa manière l’émancipation des esprits ; de Ramus, qui oppose Platon à Aristote ; de Montaigne, qui développe un doute spirituel ; do Bodin, qui annonce la philosophie de l’histoire.

Le fondateur de la philosophie moderne, non senlomcnt en P’rance, mais en Europe, est Descartes. Le cartésianisme est vivement défendu par Clerselier, do Paris ; Do la Forgo, do Saumur ; Rohault, d’Amiens ; Sylvain Régis, des environs d’Angers. Il est attaqué par Huet. qui lui oppose le scepticisme, et par Gassendi, <|^ui restaure l’épicurismc. Pascal, Bossuet, Fénelon subissent l’influence de Descartes ; ils sont pourtant plus indépendants de lui qu’on ne l’a dit souvent. Malelu-anche est cartésien onlhousiaste, mais avec un génie très personnel.

I.a philosophie subit, au xvtii* siècle, lo contre-coup d’une réaction générale. Le système do Newton remplace la physique do Descartes, puis l’empirisme de Locke traverse â son tour la Manche. Condillac développe la doctrine de la « sensation transformée « et un nominalismo radical. Ilelvéïius, La Mettrio et d’Holbach en viennent au matérialisme le plus décidé. Montesquieu renouvelle la philosophie du droit, Voltaire touche â tous les sujets, est l’adversaire passionné do l’église et do ses doctrines 01 soutient un déisme un peu froid ; Jean-Jacques Rousseau défend lo théisme, rajeunit la pédagogie et conirïbuo par ses théories sociales à préparer la Révolution. Kn même temps, les encyclopédistes :, sous la direction de Diderot et de d’Alembert, essayent de combattre los idées traditionnelles dans une sorte de " Somme « du xviii* s.

Los n idéologues » continuent, pendant la Révolution et sous l’Empire, les méthodes du xvni’ siècle. Condorcet se rattache à la tradition de d’Alembert. de Voltaire et do Turgot ; Volney et Naiu’oon à colle des matérialistes ; Garât à celle dô Condillac, Cabanis crée la psychologie psysiologique. Destutt do Tracy annonce le positivisme.

Avec l^romiguière une réaction so dessine contre l’em- ]iirisme ani :lais. Maine de Biran esquisse une philosophie de l’effort. Royer-Collaril introduit les *loctrines de l’école écossaise otde Keid. Ces influences se combinent chez Victor Cousin avec un cartésianisme atténué, et lécleciismo. fondé par lui. devient, au milieu du siècle, une sorte do doctrine ol’licielle, qui esl déveloj)pée. nar Th. Jouffroy, Garnier, Saissel, Albert Lemoino, Paul Janet.

Kn mémo temps que so préparait ce mouvement, lo traditionnalismo est défendu par Bonald ot par Lamennais, qui linit par s’en séparer avec éclat ; le socialisme est soutenu par Saint-Simon et Fourior. lo positivisme fondé par Auguste Comte. Ce dernier est aujourd hui divisé en deux partis : l’un oui, sotis la direction de Laflîite, maintient la doctrine dans son ensemble, l’autre qui so rattache plutôt à Littré et néglige la dogmatique social© du m.iilre. C’est l’esprit du positivisme que l’on retrouve chez Taino ot chez Th. Ribot. Le socialisme s’est renouvelé sous l’influence do Marx. La philosophie catholique prend un nouvel essor depuis la restaration du thomisme par l’encyclique .Eterni Patris. ÏJi méiapliysiquo spiritualisle doit son rajeunissement â Ravaisson et I^chelier. ICntin, Kenouvier a corrigé la philosophie kantienne sous le nom de » néo-criticisme ». Un grand nombre de philosophes représentent actuellement toutes les tendances, soit pures, soit plus ou moins mélangées et combinées.

— BiuLtoGR. : Alfred Fouitléo, ifiXorre rfe la phitoso-

FRANCE

pA/e (Paris, 1892) ; F. Bouillier. fJittoire de la uhilosuphie cartésienne (Lyon. 18C8) ; A. Wober, Histoire de la jdnlosophie européenne (Paris, l«y7).

— X. HiSToiRi- : sciKNTiFiQi’R. Marseille fut, durant des siècles, lo seul foyer scientitiquo de la Gaule, el son école éiaii reiiomméo à l’égal des universiié-s d’Ailiènes. de Cyziquo ou d’Alexandrie. L un de ses plus illustres entants, Pythéas, né vers 380 avant l’ère chréiienne. ne lo cède en rien aux premiers astronomes de l’aniifjuité. Il mesura l’obliquité do l’écliptique sur 1 équalcur, dctennina los coordonnées géographiciues des pnnejpaux points de l’Kurope. Sous la domination romaine, des éiablissomcnts d’instruction s’ouvrirent dans les centres importants. Lcnseii ; nement se bornait à des notions pratiques d’ariihméti <|ue, d’arpcjitage et de construction. Puis vint la période de décadence complète. L’Occidonl subil 1 invasion des Barbares et la P’ranco ne sortit do son obscurité intellociuelle (ju’après huit siècles, grâce aux Arabes. Charlemagne essaya de faire revivre la tradition latine en prescrivanl d’annexer une école ù chaque diocèse ou monastère. On y professait les éléments du calcul et quehjuos ih.orèines géométriques sans démonstration. Mais, pendant (|ue la civilisation nuistilmane atteignait son apogéo, les sciences ne fleuriront guère sur la terre de France. Alcnin, le conseiller du grand empereur, résolut divers problèmes dans lo genre de ceux imaginés par Diophanie. Gerbert, (|ui devint pape sous le nom de Sylvestre II (9U9j, préconisa un système do numération plus simple que celui tics Romains ; il se rapprochait beaucoup de la notation décimale sans emploi du zéro.

Durant tout lo moyen igo, ralclumie jouit d’une grande vogue. Les alchimistes avaient pour objectif capital ta rechorcho de la pierre philosophale ot la connaissance du f/rand a-nvre ou moyen de faire l’or. L’origine de cet • an sacré '> remonte probablement aux moines byzantins. Aux arguments métaphysiques dos scolastifjues les philosophes hermétiques substituèrent l’observation expérimentale ri. bien iju’ils aient émis nombre d’opinions erronées, la vérité sortit plus d’une fois de leurs creusets. 1-e < maîire écrivain et imagier» parisien Nicolas Flamcl (xiv s. ; fui le plus célèbre d’entre eux.

Dès le XI* siècle, la médecine ot la pharmacie prirent en France un certain essor. Les médecins juifs, chassés d’Asie Mineure par los musulmans se réfugièrent en Espagne, puis on Languedoc, où ils fondèrent plusieurs écoles, entre autres, celle de Montpellier. L’Autidotairr, compilé deux cents ans plus tôt par Jahia-bon-Massouïali, renfermait d’ailleurs toutes les fonnules de leur thérapeutique. Un peu après, la cliirurgie devint une branche séparée de l’art do guérir. En 1IG3, un concile tenu à Tours interdit aux cTorcs médecins les opérations sanglantes. Il en chargea exclusivement les chirurgiens qui. en 1278, formèrent une corporation particulière, la Confrérie de Saint’Cosme et Saint-Oamien, agrégée plus tard à l’univorsito do Paris. A peu près vers" la même époque, le Provençal Arnaud de illeneuve lit connaître -lifférents acides minéraux, l’essence de lérébenthine ot l’alcool.

Au siècle suivant, Guy do Chauliac restaura l’anatomie. Quant à l’histoire naturelle, elle n’exista pas au moyen d"C, ses adeptes se contouiant de commenter Aristote ou Mine. La renaissance des sciences suivit à quelque distance l’invention de l’imprimerie. Oronce Fine, un des plus fameux quadrateurs du cercle, ramena le goût de la géométrie en France, puis Vièie éditîa 1 algèbre moilerne en formulant la théorie générale des équations. Avec Ambroise Paré, qui substitua la ligature des artères i la cautérisation, l’art chirureical se perfectionna. La géutogio s’essayait timidement. Bernard Palissy, examina avec sagacité les causes de la configuration du sol. Ia’s botanistes s’appliquèrent à observer les végétaux non lus dans les œuvres des anciens, mais dans les locales où ils croissent. A la suite de Christophe Colomb, plusieurs naturalistes allèrent explorer le nouveau monde. Les Français, Jean de l’Ecluse, et surtout Pierre Belon. qui publia le premier traité d’ornithologie (i :»55<.se distinguèrent onire tous. Le jardin botanique de Montpellier s’ouvrit en 1 j9G, ot. quelques années après, on établissait délinitivement celui du Muséum de Paris. L’agronomie I)rcnait un vigoureux essor, grâce û Charles Estienne et à Olivier de Serres, auteur du Théâtre d’aijricultnre.

La France marcha encore à la tête du prodigieux mouvement sciontilhpio que vit éclore le xvii’ siècle. En scrutant les mystérieux secrets des nombres. Format se plaça à côte des" Leibniz et des Newton. Descaries imagina la géométrie analytique (1G37 , Pascal s’illustra par la découverte du calcul des prohahilités, do la machine ariihniétiquo. des lois de la pesanteur do l’air C47) et d«  l’équilibre dos Ii»|uidcs (1G33’. Sur l’ordre de Colberi, Charles Perrault construisit l’Observatoire do Paris i^ifiCS-U

  • .7l r. Dans le domaine du génie civil. Riouot construisît

le canal du I^ngucdoc (lGtî7-liiSi Vauhan donna des règles précises pour les foriilicaiions. Denis Papin inventa le digesieur autoclave, puis la machine A vapeur (1G90). Entin. la fondaiion du • Journal des savants» i lCf.r. et celle île rAcadémie des sciences ^iGCtî) favorisèreul la diffusion de ces conquêtes.

Les sciences naturelles ot médicales furent également très cultivées en Franeo. du xvii’ à la lîn du xviii* siècle. Le botaniste Tuurnetort établit une classilicaiion l>asée sur la l’orme de la corolle. Les trois do Jussieu complétèrent celle ébauche en propageant chez leurs compatriotes le système plus rationne ! do Linné, s’appuvant sur les organes sexuels éiamines oi pistilsi. Clauuo Perrault et Duverney. par la tinesse do leurs dts.sections, préparèrent les voies A Danbenton et à Vicq-d’.z_ r. Garengeol perfectionna la chirurgie dentaire. Los travaux de La Quintinie et de Duhamel de Monceau permirent aux agriculteurs français de tirer un meilleur parti de leurs champs. ian<iis cpie Parmeniier leur apprenait la culture do la i>omme de terre et que Brémontier rïxaii, l laide de planMtions de pins, les dunes de Gascogne. I^es patientes observations de Réaumur dévoilèrent les mœurs des insectes, et Bulfon. par le charme et la magnificence de s’,n sivle. popularisa l’hisioiro naturelle.

Aidée par l’analyse, la mécanique ihéorique s’établit sur de nouvelles bases. Dans son Trai/é de dynamique (17I3 d’Alembert donna des méthodes générales qui ramenaient toutes les lois du mouvement à de simples questions déquilibro. l-acranco devait, un peu plus t.ird. dévoi lor toute la fécondité de ces principes, que Laplace utilisa dans sa Mécanicfue céleste. Pendant ce temps. Maupertuis. Borda, Méchain Dolambre, Bougucr et les Cassiot

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