Page:Nouveau Larousse illustré, 1898, VII.djvu/1486

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1409 de Rotterdam; 25 kilom. sur 10 au plus large; 40.000 hab., cultivateurs, pêcheurs ou marins. YSSELSTEIN, ville des Pays-Bas (prov. d'Utrecht); 3.500 hab. YSSINGEAUX, ch.-1. d'arrondissement de la Haute- Loire, à 22 kilom. du Puy, au dessus du Siaulme, sous- affluent de la Loire par le Lignon-Vellave; 7.643 hab. (Yssingealois, oises ou Yssingeariers, iéres ou Yssingearais, aises). Industrie et commerce assez actifs: fabrication de dentelles, de rubans (aujourd'hui en décadence, de même que dans toute cette partie du centre de la France). Aux environs, gisements de plomb sulfuré. Non loin de la ville, abbaye cistercienne en ruine de Bellecombe. L'ar- rondissement a 6 cant., 43 comm. et 93.042 hab.; le can- ton a 8 comm. et 20.615 hab. YSTAD, ville de Suède (prov. de Malmöhus), sur la mer Baltique; 10.000 hab. Industrie active. YSTRADGUNLAIS, ville d'Angleterre (comté de Breck- nok), sur le Twrch, affluent du Tawe; 4.100 hab. Houille. YSTRADY FODWG, comm. du Royaume-Uni (pays de Galles [comté de Clamorgan]), sur le Ronnda, sous-affluent de l'estuaire du Severn, par le Taff; 46.000 hab., parta- gés en un grand nombre d'agglomérations, dont quelques- unes sont de véritables villes. Mines de houille. YTATIBA, ville du Brésil (Etat de São Paulo); 7.000 hab. Jusqu'en 1876, elle a, sous le nom de Belem, fait partie du municipe de Jundiahy. YTHIER (saint) [en lat. Ytherius], évêque de Nevers, mort vers 694. - Fête le 25 juin. YTRAC, comm. du Cantal, arrond, et à 7 kilom. d'Au- rillac, au-dessus de l'Authre, affluent droit de la Cère; 1.582 hab. Ch. de f. Orléans. Château du xvn siècle. YTTERBINE n. f. Chim. V. YTTERBIUM. YTTERBITE n. f. Minér. Syn. de GADOLINITE. YTTERBIUM (i-ter-bi-om' -de Ytterby, village de Suède) n. m. Chim. Métal isolé en 1878, par Marignac, des terres yttriques. (Il est caractérisé par un haut poids ato- mique, 173, un sulfate double de potassium, soluble dans un sulfate alcalin. Son oxyde, Yb¹0³, l'ytterbine, est une poudre blanche, insoluble dans l'eau, donnant avec les acides des dissolutions salines dépourvues dans leurs spectres de bandes d'absorption. Le symbole de l'ytter- bium est Yb.) YTTERGRANAT (i-tèr', na) n. m. Variété de mélanite, contenant de l'yttria. YTTER-LÄUNAS, bourg de Suède (départ. ou län de Vesternorrland), sur l'Angerman-Elf, tributaire du golfe de Botnie; 3.300 hab. Scieries. YTTERSPATH n. m. Minér. Syn. de XÉNOTIME. YTTRIA (i-tri) n. m. Oxyde naturel d'yttrium, découvert en 1794 par Gadolin, dans la gadolinite d'Ytterby. YTTRICO, préfixe indiquant la présence de l'yttrium dans un composé. YTTRIFERE (i-tri- de yttrium, et du lat. ferre, porter) adj. Qui contient de l'yttrium: Minéral YTTRIFÈRE. YTTRIQUE (i-trik') adj. Se dit d'un oxyde d'yttrium, et des sels qu'il produit avec les bases: Acide YTTRIQUE. Sels YTTRIQUES. YTTRITE n. f. Minér. Syn de GADOLINITE. YTTRIUM (i-tri-om' de Ytterby, village de Suède) n. m. Métal rare, accompagnant le cérum dans la plupart de ses minerais. - ENCYCL. L'yttrium, signalé d'abord par Gadolin (1794), puis par Ekeberg (1797), s'ex.rait d'un certain nombre de minéraux de Suède (gadolinite, samarskite, euxénite, yt- trotitanite) et des sab monazités de la Caroline. Il s'y trouve associé à des éléments sensiblement voisins (terres yttriques), à des oxydes du groupe du cérium, combinés à de la silice, du titane, du niobium, etc. Par le traite- ment de ces substances, on obtient, après leur attaque par l'acide chlorhydrique, évaporation à sec pour insolubiliser la silice et reprise par l'eau, des solutions dans lesquelles on précipite les terres de la cérite par une dissolution sa- turée de sulfate potassique. Le liquide décanté contient un groupe d'oxydes à sulfates doubles de potassium so- lubles dans les sulfates alcalins, mais précipitant par l'oxalate d'ammonium; ce sont les terres yttriques. Par un minutieux fractionnement des produits de calci- nation des nitrates ou de la cristallisation des éthylsulfa- tes ou des acétylacétonates, on est parvenu à en séparer plusieurs métaux yttrium, ytterbium, terbium, er- bium, etc., sur la pureté absolue desquels on n'est pas encore d'accord, les séparations de ces bases semblables étant si difficiles, la moindre impureté venant changer les pro- priétés des oxydes isolés, expliquent les divergences des résultats publiés. Aussi pur qu'on l'obtienne, une petite quantité de sels terbiques l'accompagnant toujours, l'yt- trium est un métal terreux, de symbole Y, de poids ato- mique égal à 89, non phosphorescent. Son oxyde, d'yttria Y'O', poudre blanche, est une base énergique; avec les acides, elle donne des sels cristallisés, dépourvus dans leurs spectres de bandes d'absorption (différence avec l'er- bium); le chlorure Y'CI est volatil; chauffé avec du po- tassium, on le transforme en yttrium métallique sous forme d'une poudre grise et brillante. YTTROCALCITE ou YTTROCÉRITE (i-tro) n. f. Fluorure naturel de chaux, cérium et yttria, de formule (Ca, Ce, Y) Fl. et qui se présente en masses cristallines bleuâtres. YTTROCOLUMBITE n. f. Minér. Syn. de YTTROTANTALE. YTTROGUMMITE (i-tro) n. f. Substance minérale, ré- sultant de l'altération de la clévéite. YTTROILMÉNITE n. f. Syn. de SAMARSKITE. YTTROTANTALITE ou YTTROTANTALE (i-tro) n. f. Tantalate naturel de formule: Y, Ce, Fe, U. Ca) Ta'O'. dont le poids spécifique varie de 5.4 à 5,9 et la dureté de 5 à 5,5. (Ce minéral est inattaquable par les acides et in- fusible au chalumeau.) YTTROTITANITE (i-tro) n. f. Silicate naturel qui est un sphène, contenant de l'yttria. YU n. m. Mesure de capacité chinoise, qui équivaut à 112 litres environ. VII. YUCATAN, un des Etats du Mexique, formé par la presqu'lle du même nom, entre les Etats de Tabasco et de Chiapan à l'O., la république de Guatémala au S.., la mer des Antilles à l'E., le golfe de Mexique au N.; 91.200 kilom. carr.; 314.087 hab. Capit. Mérida. La péninsule consiste en une vaste plaine, traversée du N.-E. au S.-O. par une chaîne de montagnes peu éle- vées. Cours d'eau assez nombreux, mais dont aucun n'est réellement important. Les principaux sont : le rio Hondo ou rio Grande, le Champotou et le San-Francisco, Climat très chaud, mais sain. Le sol, très fertile, produit du maïs, du manioc, du coton, de l'indigo, etc. Peu de mines; mais les forêts, très étendues, produisent des bois précieux, activement exploités. La péninsule du Yucatan fut conquise à l'Espagne par un officier de Fernand Cortez, Francisco de Montejo (1528). En 1542, était fondée la ville de Mérida. Au moment où les Espagnols y débarquèrent, la civilisation du Yucatan n'était pas inférieure à celle de l'Anahuac. Sous la domi- nation espagnole, le pays forma l'intendance de Mérida, du royaume de la Nouvelle-Espagne ou Mexico. Après la déclaration d'indépendance, il fit partie de la Confédéra- tion mexicaine, sous le nom de Yucatan. Le Yucatan s'est séparé du Mexique, en 1829 et en 1845. Mais le Mexique ne voulant pas reconnaître son indépendance, l'état de guerre exista pendant plusieurs années entre les deux républiques. La concession de divers privilèges détermina les habitants du Yucatan à se rapprocher du Mexique. YUCATAN (CANAL DU), bras de mer de l'Amérique cen- trale, par où communiquent la mer des Antilles au S. et au N. le golfe du Mexique. Il s'ouvre entre le cap Cato- che, qui forme l'extrémité nord-orientale du Yucatan et le cap San Antonio, dans l'ile de Cuba. Largeur, 160 ki- lomètres. Courants rapides. YUCATAN (BAIE DU), baie de l'Amérique centrale, for- mée par la mer des Antilles, sur la côte occidentale du Yucatan, entre les caps Brava et Roja. Peu profonde, encombrée d'iles, elle est d'une navigation assez difficile. YUCCA (y-u-ka [y asp.] mot caraïbe) n. m. Genre de liliacées, comprenant des arbrisseaux arborescents, dont on connaît vingt es- pèces de l'Amérique centrale. ENCYCL. Les yuccas ont des feuilles ensiformes, dressées et rigides, ou plus molles et réfléchies, ordinairement pour- vues à leur sommet d'une forte épine. Les fleurs, blanches ou un peu jaunâtres ou verdâtres, sont en grande panicule éri- gée, très décorative. Ces plantes sont fort belles. On cultive de préférence : le yucca à feuille d'aloès, de serre froide, remar- quable surtout par ses variétés à feuilles purpurines, trico- lores et quadricolo- res, curieusement panachées de rouge et de blanc; le yucca filamenteux, à feuilles réfléchies, couvertes, sur leurs bords , de filaments filiformes; le yucca glorieux, à feuilles très grandes et amples, dressées et à belles grandes fleurs un peu teintées de rouge à l'extérieur. Yucca. YUEN-MIN-YUEN. V. PALAIS D'ÉTÉ. YUGADA n. f. Mesure agraire usitée en Espagne, et va- lant 14 hectares, 1928. YUKATA n. f. Au Japon, Robe de coton, sans doublure, qui se porte en été. YU-KIN n. m. Plaque de jade, affectant d'ordinaire la forme d'une équerre ou d'un poisson, suspendue par une chaînette à un portoir de bois artistement travaillé. (Frappé avec un petit maillet de bois, le yu-kin rend un léger son argentin. Il passe pour être un porte-bonheur et se donne généralement comme cadeau de noces.) YUKISSÉ (ki-sé) n. m. Boisson fermentée, que l'on pré- pare avec la sève de l'enocarpus Batava. YUMAS ou COUTCHANS, Indiens des Etats-Unis, qui habitaient autrefois les deux rives du Colorado, au-dessus du rio Gila, et sont aujourd'hui cantonnés dans une ré- serve du comté de San Diego (Californie). YUNCAS, anciens habitants des plaines chaudes situées le long de la côte du Pérou. Ils construisaient leurs habi- tations sur des hauteurs et fortifiaient leurs villages, qui comprenaient, outre les citadelles, de nombreux édifices, notamment des temples. Malgré leur civilisation, ils suc- combèrent sous les coups des Quinchuas. YUNG (Godefroy-Eugène), journaliste, né et mort à Paris (1827-1887). Elève de l'Ecole normale, professeur au lycée de Clermont-Ferrand, il fut reçu docteur ès lettres avec une thèse française qui fut remarquée, sur: Henri IV considéré comme écrivain, et une thèse latine sur : l'In- struction publique en Gaule sous la domination romaine (1855). Il renonça à l'enseignement pour entrer à la ré- daction du Journal des Débats. En 1871, il devint ré- dacteur du Journal de Lyon et prit la direction de la « Revue des cours littéraires et scientifiques, depuis la Revue Bleues. Il a publié: Préjugés économiques (1857), sous le pseudonyme de H. TORCERAY; le Traité de com- merce et les chemins de fer (1861); Henri IV (1864); etc. . YUNGAS n. f. pl. V. l'art. suiv. YUNGAS, province de la Bolivie (départ. de la Paz); ch.-1. Chulumani. Elle n'occupe qu'une partie de la vaste région dont elle porte le nom. On appelle, en effet, yungas toutes les vallées chaudes du versant est de la Cordillera Real de Bolivie, qui, soumises à un climat três humide, possèdent de magnifiques forêts. YSSELSTEIN YUSTE YUNGINÉS (i-un-ji) n. m. pl. Tribu d'oiseaux grim- peurs, comprenant le seul genre torcol.- Un YUNGINE. On écrit aussi IYNGINES. - YUNGUYO, village du Pérou (départ, de Puno [prov. de Chucuito), dans l'isthme qui relie la péninsule de Co- pacabana à la côte sud-ouest du lac Titicaca; 8.000 hab. Pèlerinage fréquenté. YUN-NAN ou YUNNAN, prov. sud-occidentale de la Chine, sur la frontière de l'Indo-Chine française (Tonkin) et de la Birmanie anglaise, entre les prov. du Se-tchouen au N., du Kouel-tcheou et du Kouang-sialE.: 396.700 kilom. carr.: 11.700.000 hab. Ch.-1. Yun-nan-fou. C'est un plateau de 2.000 à 1.600 mètres d'altitude, incliné vers le S.-E., sillonné de chaines de montagnes en éventail, creusé de vallées profondes et parsemé de lacs. Le Kin-Cha-Kiang (Yang-tsé-Kiang) traverse l'angle nord-ouest et forme la frontière nord. Le Lou-Kiang Salouen) forme la frontière ouest. Le Lan-tsan-Kiang (Mékong) traverse la province du N. au S. Lacs de Yun-Nan ou Tien-Ché, de Ta-Li, de Ché-Ping, de Lin-Ngan, etc. Le climat varie beaucoup avec les altitudes: tropical dans le fond des vallées, il est tempéré sur le plateau. Le sous-sol est extrêmement riche: houille, fer, cuivre se rencontrent presque partout; la houille est très peu exploitée; le cuivre l'est surtout dans les districts de Toung-Tchouan, Tchao-Toung-Fou, Kon- Tsin, etc. Galène argentifère; or en filon; laveries d'or du Kin-Cha-Kiang; zine; étain; cinabre; sel gemme et salines. Vastes forêts sur les hauteurs. Un grand nombre de vallées sont très bien cultivées; riz et pavots surtout; froment, maïs, un peu de coton, thé, múriers. Dans les montagnes du nord-ouest, on chasse le chevrotain porte-musc. Indus- trie métallurgique, en décadence depuis l'insurrection mu- sulmane. Les Chinois n'ont guère colonisé que les villes; les hauteurs sont habitées par des peuplades souvent ré- voltées: Miao-Tzé, Man-Tsé, Lo-Lo, Lisson, musulmanes pour la plupart, et qui se rattachent aux Thal d'Indo-Chine. Quatorze départements. Le Yunnan fait partie de la zone réservée à l'influence française par la convention franco- chinoise de 1898. YUN-NAN-FOU, ville de Chine, ch.-l. de la prov, du Yun-Nan, sur le Kiu-Lin-Ho, près de son embouchure dans le lac de Tien-Ché (ou de Yun-nan); 80.000 à 100.000 hab. L'enceinte (6 kilom. carr.) renferme de vastes faubourgs en ruine; la population a fort diminué depuis l'insurrec- tion musulmane de 1856-1873. Le plus grand marché de la Chine pour le cuivre. Ateliers métallurgiques; frappe de sapèques. Fabrication de tapis, couvertures et feutres. Latrepôt de thé. YUN-TCHING ou YUN-TCHENG, ville de Chine (prov. du Chan-Si [départ. de Tsé-Tchéou-Fou), à quelque dis- tance des abondantes salines de Lou-Tsoun. Trés beau temple. Grand marché de sel. YURACARES, peuple de la Bolivie, entre les sources du Beni et celles du Mamoré, sur le versant septentrional des Andes de Cochabamba. Les Yuracares appartiennent à la famille antisienne; ce sont des hommes de grande taille, qui different de tous leurs voisins par leur peau blanche, leur face ovale, leur nez droit et souvent aquilin autant que par leur démarche fière et hartie. Ils vivent au milieu des bois, tirent leurs ressources de la chasse et de la pêche et ne font presque pas d'agriculture. YURECUARO, ville du Mexique (Etat de Michoacan), sur le rio Zerma, tributaire du lac de Chapala; 6.300 hab. (avec la comm.). Fabrication de chapeaux de paille, com- merce de céréales et de bestiaux. YURUARI (RIO), rivière du Venezuela, sous-affluent de l'Essequibo par le Cuyuni. Cours 300 kilom. Dans sa vallée, importantes mines d'or. YUSCARAN, ville du Honduras, ch.-1. du départ, du Paraiso, dans la vallée du rio Choluteca, tributaire du golfe de Fonseca; 6.000 hab. environ. YUSDROME (i-uss) n. m. Poids usité à Constantinople, et valant 318,901163. On l'appelle aussi CHEKI. YUSILYKMEDJID n. m. Monnaie d'or turque, valant 100 piastres, soit 22 fr. 50. YUSTE (SAN GERONIMO DE), célèbre monastère d'Es- pagne, qui servit de retraite à Charles-Quint dans les deux dernières années de sa vie. C'est un ancien couvent de hiéronymites, fondé en 1402 et situé dans la partie sep- tentrionale de l'Estrémadure (prov. de Cacérés), au pied de la sierra de Tormentos, et à l'extrémité d'une longue et fertile vallée, la Vera, qui est l'un des plus beaux can- tons de l'Espagne. Goutteux, aifaibli par de fréquentes diarrhées, attristé par la mort de sa femme, Isabelle de Portugal (1539), SCA Monastère de Yuste. découragé par les échecs de sa politique. Charles-Quint songea de bonne heure à se retirer du monde, et choisit pour sa retraite le monastère de Yuste, où il fit exé- cuter à l'avance de grands travaux. Après son ablication (16 janv. 1556), il vécut à Yuste en philosophe chrétien, non en moine. Il entretenait une correspondance avec son fils Philippe, retenu en Flandre, et sa fille doña Juana, régente d'Espagne; il pressait la rentrée des impôts et l'envoi des subsides; il animait Philippe à la poursuite des hérètiques d'Espagne; il restait, pour tous ses anciens sujets, l'empereur redouté et obéi. Une insolation aggrava tout à coup son état et, après quatorze mois de maladie, il mourut à Yuste, en 1558. On doit tenir pour une légende 175