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1425 ZOBEÏD ou ZUBEID, tribu arabe de la Turquie d'Asie, entre le Tigre et l'Euphrate. Les Zobeid sont éleveurs et excellents bateliers. ZOBEÏDAH, également nommée RÉBI-EL-KHAVATIN (la Fleur printanière des princesses), épouse du calife ab- basside Haroun-el-Réchid, morte en l'année 831. Elle était la fille de Djafar, fils ainé du calife el-Mansour, et resta toute jeune orpheline (767). Elle épousa Haroun en 785 et devint mère du prince Amin en 787. Malgré tous ses ef- forts, Zobeidah ne put obtenir d'Haroun que Amin fut le seul héritier de l'empire des califes. Quand son fils eut perdu à la fois la couronne et la vie, Zobeidah continua à résider à Bagdad, où le calife Mamoun ne manqua ja- mais de lui témoigner les plus grands respects. Le nom de Zobeidah figure souvent dans les Mille et une Nuits à côté de celui d'Haroun. ZOBÉIR, ville de la Turquie d'Asie (Iråk-Arabi [prov. de Bassorah]), sur l'Ouadi-Ermek, affluent droit du Chatt- el-Arab; 4.000 hab. Tombeau du célèbre iman Zobéir, un des premiers disciples de Mahomet. ZOBÉIR ou ZUBEHR-RAHAMA, marchand d'esclaves du Soudan égyptien, qui, sous Ismail, devint le maître de la région des Rivières et y établit plus de trente zéribas. Ne pouvant le supprimer, le gouvernement traita avec lui et lui conféra le titre de pacha. En 1875, il conquit le Darfour pour le compte de l'Egypte. Il se ren- dit la même année au Caire, mais il y fut retenu prisonnier. Son fils Soleiman continua son oeuvre, jusqu'au jour où Gordon l'écrasa (1877). Lorsque ce dernier fut assiégé dans Khartoum en 1884-1885, il indiqua Zobéir comme le seul homme capable d'étouffer l'insurrection mahdiste. ZOCCA, comm. d'Italie (Emilie [prov. de Modène]), sur le Panaro; 5.600 hab. ZOCCOLA, comm. d'Ita- lie (Vénétie [prov. d'U- dine]); 4.250 hab. ZODARIIDÉS n. m. pl. Famille d'arachnides ara- néides, comprenant les zo- darion et genres voisins. Un ZODARIIDÉ. ZODARION n. m. Genre d'arachnides aranéides, type de la famille des zoda- riidés, propres à l'ancien monde. (Ce sont des petites araignées brunes ou noires. Le zodarion Gallicum se trouve aux environs de Paris.) Zodarion. ZODIACAL, ALE, AUX adj. Astron. Qui appartient au zodiaque: Constellations ZODIACALES. Lumière zodiacale, Lueur blanchâtre qu'on aperçoit après le coucher du soleil dans le plan de l'écliptique, sous la forme d'un triangle très allongé, dont la base semble reposer sur l'astre. - Numism. Monnaies zodiacales, Monnaies d'Orient, sur lesquelles est figuré le zodiaque. ZODIAQUE (di-ak - du gr. zodiakos) n. m. Zone cir- culaire dont l'écliptique occupe le milieu, et qui contient les douze constellations que le soleil semble parcourir dans l'espace d'un an. Il Représentation de la même zone, avec les constellations dessinées ou figurées par des signes. - ENCYCL. Astron. On nomme signes du zodiaque ou simplement signes les douze divisions égales dans lesquel- les on partage la zone du ciel appelée zodiaque par de

1 12/ VII. r II & 3 4 SIGNES DU ZODIAQUE 01 6 nu F 5 6 7 8 9 & T S au Zodiaque. (Les numéros correspondent à la succession des mois.) grands cercles perpendiculaires à l'écliptique. Le zodiaque est compris entre deux parallèles à l'écliptique, qui en sont séparés par une distance de 9°; les grands cercles qui les divisent sont séparés les uns des autres par des angles de 30°; le premier passe par le point équinoxial du printemps de l'année courante. En raison de la précession des équinoxes, les signes de mêmes rangs, qui portent toujours les mêmes noms, n'occupent plus, au bout de quelques années, les mêmes places dans le ciel, c'est-à-dire ne comprennent plus les mêmes étoiles dans leur intérieur. Les noms des douze signes sont : le Bélier, le Taureau, les Gémeaux, le Cancer, le Lion, la Vierge, la Balance, le Scorpion, le Sagittaire, le Capricorne, le Verseau et les Poissons (v.cha- cun de ces mots); ils sont renfermés dans les deux vers latins suivants : Sunt Aries, Taurus, Gemini, Cancer, Leo, Virgo, Libraque, Scorpius, Arcitenens, Caper, Amphora, Pisces. Immédiatement après l'équinoxe du printemps, le soleil entre dans le signe du Bélier; lorsqu'il a décrit un arc de 30° sur l'écliptique, il sort du signe du Bélier pour entrer dans celui du Taureau, et ainsi de suite. Comme le mou- vement apparent du soleil sur l'écliptique n'est pas uni- forme, il n'emploie pas le même temps à parcourir les différents signes. Les douze signes correspondent aux quatre saisons de l'année. Le printemps est le temps employé par le soleil à parcourir les trois signes du Bélier, du Taureau et des Gémeaux, et ainsi de suite. Les signes du zodiaque n'ont pas seulement un mouve- ment en longitude de 50" à peu près par an dans le sens rétrograde; ils en ont encore un autre en latitude beaucoup plus faible, qui a été constaté d'abord par Tycho-Brahé, et qui tient à ce que le plan de l'écliptique tourne autour de la ligne des équinoxes comme pour se rabattre sur le plan de l'équateur. Ce mouvement n'est tout au plus que de 48" par siécle. On a retrouvé, dans les monuments de l'antiquité, par- ticulièrement en Egypte et dans l'Inde, un certain nombre de zodiaques fort intéressants au point de vue archéolo- gique, parce qu'ils pourraient porter en eux-mêmes, en supposant qu'ils aient été construits avec exactitude et précision, la date de leur construction. Le plus fameux est le zodiaque de Denderah, aujourd'hui à la Bibliothèque nationale, à Paris, et dont la date de construction a sou- levé de vives controverses. Citons encore les zodiaques des temples d'Esné, de Palmyre, etc. On retrouve d'ailleurs le zodiaque figuré sur un certain nombre de monnaies antiques, et aussi parmi les sculptures des églises go- thiques, etc. ZODION n. m. Genre d'insectes diptères brachycères, famille des conopidés, répandus en Europe. (Le zodion notatum est commun en France.) ZOÉ n. f. Forme larvaire des crustacés thoracostracés. Zoé (sainte), martyre à Rome, sous l'empereur Adrien. Femme de saint Exupère, elle souffrit le martyre avec son mari et leurs enfants, saint Cyriaque et saint Théodule. Fête le 2 mai. - Sainte Zoé, martyre à Rome en '286. Femme de Nicostrate, secrétaire du préfet de la ville, elle fut convertie à la foi, comme son mari, par saint Sébas- tien. Arrêtée au moment où elle priait sur le tombeau de saint Pierre, le jour de sa fête, on la suspendit par les pieds sur un feu dont la fumée la suffoqua. Fête le 3 juillet. Zoé, impératrice byzantine du x siècle, surnommée Carbonopsina, et issue d'une famille de l'aristocratie. Elle fut d'abord la maîtresse de l'empereur Léon VI, et quand, en 905, elle lui eut donné un fils, qui fut Constan- tin VII, elle réussit, malgré l'opposition du patriarche Nicolas, malgré le scandale que causaient les quatrièmes noces dans l'Eglise grecque, à se faire épouser par l'em- pereur, déjà veuf de trois femmes. En 911, à la mort de Léon VI, Constantin VII fut proclamé empereur. Zoé, un moment chassée du palais, y retourna dès 914 comme ré- gente; elle eut fort à faire d'ailleurs entre les embarras de la guerre bulgare et les intrigues des généraux ambi- tieux comme Léon Phocas et Romain Lécapène. Elle fut renversée du pouvoir par ce dernier, en 919. Zoé, impératrice byzantine (1028-1050). Fille de Cons- tantin VIII, elle avait cinquante ans lorsque son père mourant la maria à Romain Argyre, et transmit le trône. Jolie encore, elle remplit le palais impérial de ses scandaleuses aventures, et, pour élever au trône son favori Michel, elle n'hésita pas à faire disparaître son mari (1034). Puis elle épousa Michel et lui donna l'empire et, pendant sept ans (1034-1041), elle règua avec lui sous la tutelle des- potique de l'eunuque Jean, frère de Michel IV. Quoique écartée en fait du pouvoir, elle consentit, pour plaire à son mari, à adopter comme héritier du trône le nevén de celui- ci, et quand Michel IV mourut, elle fit en effet reconnaitre Michel V, surnommé le Calfat (1041). Celui-ci essaya de se débarrasser de sa bienfaitrice en l'exilant aux iles des Princes: mais la révolution de 1042, preuve éclatante de l'attachement du peuple à la maison de Macédoine, rendit l'empire à Zoé, en lui imposant toutefois comme associée sa sœur Théodora et, pendant plusieurs mois, ces deux vieilles femmes gouvernèrent l'empire. Finalement, jalouse de sa sœur, Zoé se résolut à un troisième mariage: elle éponsa (juin 1042) Constantin Monomaque, un de ses anciens amants, le fit empereur et régna avec lui jusqu'à sa mort. ZEBLITZ, ville d'Allemagne (roy. de Saxe [cercle de Zwickau]), près de la Zablitz (bassin de l'Elbe); 2.500 hab. Carrières de serpentine; ateliers de tournage sur pierre. ZOBLITZITE (zeu) n. f. Minér. Variété de limbachite. ZOÉCIE (si) n. f. Cellule dans laquelle est logé un in- dividu, dans les colonies de bryozoaires. ZOEGA (Georges), archéologue danois, né à Dahler (Jutland) en 1755, mort à Rome en 1809. Il voyagea long- temps en Italie, et remplit à Rome les fonctions d'agent consulaire du Danemark. En 1802, il fut nommé profes- seur à l'université de Kiel, et, vers la même époque, la Société royale des sciences de Copenhague le reçut au nombre de ses membres. Parmi ses ouvrages, il faut citer: De origine et usu obeliscorum (1797); Catalogus codicum copticorum musei Borgiani (1801-1805); Numi ægyptii im- peratorii, prostantes in museo Borgiano Velitris (1787); Bassirilievi antichi di Roma (1808-1809). ZELLER (Hugo), explorateur et journaliste allemand, né à Oberhausen (Prusse-Rhénane) en 1852. Obligé, par sa santé, de demeurer durant quelques années dans les pays méditerranéens, en particulier en Algérie, il devint un des promoteurs de la politique coloniale allemande, exécuta en 1879-1880 un voyage autour du monde en s'arrêtant surtout dans les archipels du Pacifique, puis fit de nou- veaux voyages dans l'Amérique du Sud et aux Indes oc- cidentales, les colonies allemandes et les territoires à acquérir dans l'Afrique occidentale, aux Iles Salomon et dans l'Afrique orientale. Citons de lui: Rund um die Erde (1881); die Deutschen im Brasilischen Urwald (1883); Pam- pas und Anden (1884); die Deutschen Besitzungen an der Westafrikanischen Küste (1885-1886) et Neuguinea (1891). ZOELLERIE (rf) n. f. Genre de borraginacées compre- nant de petites herbes de la Nouvelle-Guinée. ZOFINGUE ou ZOFINGEN, ville de Suisse (cant. d'Argovie), près de la Wiggern, affluent de l'Aar: 4.500 hab. Fabrique de produits chimiques, tissus de laine et de coton, tricoteries, etc. ZOGHAOUA, une des tribus du Soudan oriental (Tibesti) qui, après avoir joué un rôle prépondérant dans la région, ne compte plus aujourd'hui que de misérables nomades se louant comme chameliers. V. TIBBOUS. ZOGRAPHE n. m. ZOGRAPHIE n. f. ZOGRAPHIQUE adj. Formes moins régulières des mots zooGRAPHE, ZOOGRA- PHIE, ZOOGRAPHIQUE. ZOBEÏD ZOLA ZOHAK, héros de la mythologie parse, qu'on appelle aussi DAHAK. ZOHEIR (Ben-Abou-Solma), poète arabe, de la seconde moitié du vi siècle de notre ère. Il est rangé parmi les trois plus grands écrivains moralistes qui précédèrent la venue de Mahomet. Il avait cent ans lorsqu'il reçut la visite de ce dernier et mourut quelques jours après. A l'âge de quatre-vingts ans, il avait composé un poème en 61 distiques, lequel est compris parmi les sept Moal- lakas. Le poète célèbre la paix qui termina une guerre de quarante ans entre les tribus d'Abs et de Dbobyan. ZOHRA, nom donné par les astronomes et les astrolo- gues arabes et persans à la planète Vénus. ZOIDE (du gr. zoon, animal, et eidos, forme) n. m. Or- ganisme complexe, indépendant on non, formé par la réunion de plusieurs mérides qui ont bourgeonné, mais ne seront pas séparés. ZOILE, sophiste grec (iv s. av. J.-C.). On ne sait rien sur sa vie; on le fait naltre tantôt à Amphipolis, tantôt à Ephèse. D'après une légende, Ptolémée Philadelphe, roi d'Egypte, indigné de ses blasphèmes contre Homère, l'au- rait fait crucider ou brûler vif. Zoile avait composé di- vers ouvrages: une Histoire générale, une Histoire d'Am- phipolis, un Commentaire des Dialogues de Platon, un Discours contre Isocrate, des traités de grammaire et de rhétorique. Son ouvrage le plus célèbre était un traité, en neuf livres, où il avait relevé les contradictions et les ab- surdités des poèmes homériques. Ce traité était peut-être intitulé: Homeromastyz (le fouet ou le fléau d'Homère). En tout cas, l'on donna ce surnom à Zolle. L'injuste sévérité do sa critique devint proverbiale, et l'était encore au temps d'Ovide; et le nom de Zolle est resté comme le symbole de la critique passionnée et de mauvaise foi. - n. m. Passé dans la langue pour désigner un mau- vais critique; critique envieux et méchant. ZOÏLE (saint), martyr à Cordoue, en Espagne, durant la persécution de Dioclétien. Il fut décapité avec dix-neuf autres chrétiens- Fête le 27 juin. zoÏSITE n. f. Silicate hydraté naturel d'alumine et de chaux qui se trouve dans certaines roches basiques. ZOISME (Issm-du gr. soon, animal) n. m. Ensemble des caractères et propriétés qui font qu'un organisme vivant appartient à la catégorie des animaux. ZOKOUAN n. m. Titre posthume et fonction d'outre- tombe que l'empereur du Japon décernait jadis aux fonc- tionnaires qui avaient rendu des services exceptionnels. ZOLA (Emile), romancier français, né et mort à Paris (1840-1902), Fils d'un ingénieur italien, il acheva ses études à Paris, entra à la librairie Hachette et débuta dans la littérature par des romans peu remarqués: les Mystères de Marseille et le Vou d'une morte. En 1864, les Contes à Ninon, et en 1865 la Con- fession de Claude, roman physiologique, com- mencèrent à attirer sur lui l'attention. Parurent ensuite Thérèse Raquin (1867) et Madeleine Férat (1868) et des volumes de critique, au titre un peu provocant: Mes haines (1866), Mon Salon (1866), Manet (1867). C'est à par- tir de 1871 que Zola inau- gura la longue suite de romans qui devait lui va- loir, avec des attaques vives et nombreuses, une grande réputation. Ce sont d'abord et surtout les vingt volumes qui appar- tiennent à la série des Rougon-Macquart, his- Zola. toire naturelle et sociale d'une famille sous le second em- pire, à savoir : la Fortune des Rougon (1871), la Curée (1874), le Ventre de Paris (1874), la Conquête de Plassans (1875), la Faute de l'abbé Mouret (1875), Son Excellence Eugène Rougon (1876), l'Assommoir (1877), Une Page d'amour (1879), Nana (1880), Pot-Bouille (1882), Au bonheur des Dames (1883), la Joie de vivre (1884), Germinal (1885), l'Euvre (1886), la Terre (1888), le Réve (1888), la Béte humaine (1890), l'Argent (1891), la Débdele (1892), enfin le Docteur Pascal (1893), qui contient l'arbre généalogique de la famille. Dans toutes ces œuvres l'auteur s'est efforcé d'illustrer les théories naturalistes qu'il a maintes fois proclamées, c'est-à-dire l'application au roman des pro- cédés scientifiques; il étudie l'homme naturel et physio- logique, soumis aux nécessités de l'hérédité. C'est ainsi qu'une névrose originelle explique, dans la descendance des Rougon alliés aux Macquari, toutes les tares physi- ques et morales, tous les vices, même les rêves mystiques ou certaines vertus stoïques, comme étant de simples ré- sultantes d'une cause initiale. Il a placé ses héros dans tous les milieux: à Paris, en province, et dans toutes les con- ditions; et il a peint avec un relief saisissant principale- ment les ensembles: le cabaret, la mine, le grand magasin, les chemins de fer, la Bourse, l'armée. On a pu lui repro- cher son penchant à ne peindre que le vilain côté de la vie, la crudité extrême de ces peintures, et ce que sa con- ception du roman expérimental avait d'artificiel, mais on s'accorde à reconnalire la puissance de vie, d'observation et surtout d'imagination de ces oeuvres, parmi lesquelles l'Assommoir, Germinal et la Débdele tiennent le premier rang. D'ailleurs, de ce matérialisme et de ce pessimisme apparent se dégage une sorte d'idéalisme et d'optimisme humanitaires, conformes aux secrètes aspirations du talent de l'auteur, encore plus épique et lyrique, quoi qu'il ait prétendu, que strictement scientifique. Ces tendances, déjà visibles dans certaines pages de Germinal, de la Debicle et du Docteur Pascal, s'accentuent dans la série des Trois villes: Lourdes (1891), Rome (1896), Paris (1898), et s'épa- nouissent surtout dans celle des Quatre Evangiles: Fécon- dité (1899), Travail (1901), Vérité (1902), que la mort a in- terrompue au moment où l'auteur composait Justice. Dans ces derniers livres, Zola a subi l'influence de certaines préoccupations politiques et sociales qui grandissaient en lui. En janvier 1898, au cours de l'affaire Dreyfus, il avait lancé, dans le journal-l'Aurore, un manifeste: Jaceuse, 177