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Page:Nouveau christianisme, 1832.djvu/330

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30. Mais il était impossible que l’expérience journalière fortifiât cette croyance, ou, dans ce cas, le peuple juif eût été pour toujours privé de connaître et d’adopter les vérités qui étaient encore au-dessus de sa portée. Car si l’homme pieux possédait toujours le bonheur, et il fallait pour cela qu’aucune terreur de la mort n’interrompît ses jouissances, et qu’il mourût vieux et rassasié de jours, comment pouvait-il désirer une autre vie ? comment pouvait-il méditer sur une chose qu’il ne désirait pas ? Mais si l’homme pieux ne songeait pas à l’autre vie, qui donc y aurait songé ? Le scélérat ? sous le poids du châtiment de ses méfaits, maudissant cette vie, n’eût-il pas renoncé volontiers à l’autre ?

31. Il y avait moins d’inconvénients encore à ce que tel ou tel Israélite se mît à nier formellement l’immortalité de l’âme et les récompenses de l’autre vie, par suite du silence de la loi sur ces dogmes. La négation dans la bouche d’un seul, fût-ce même un Salomon, n’arrêtait pas le progrès de la raison générale, et