Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
RONDEAUX.
À M.GR JACQUES DE TOULON,
qui souvent demandait en raillant ce que signifiait foi de pucelle.
Foy de pucelle est ung threzor divin ;
Heureulx qui l’ba, qui surtout n’en abuze !
Vive d’espoir ! cil onc ne sera vain ;[1]
Treuvera moult et plus qu’on luy refuze,[2]
S’avec l’Amour veult jouer au plus fin.
Dez qu’ainsy va le cueur avant la main,
Faut de rigueurs qu’ung amant nous accuze :
Eh ! ne respond d’un accueil plus humain,[3]
Foy de pucelle ?
Pour ceste-là qu’ha besoing, soir et matin,[4]
Aux siens costés, d’un galant qui l’amuze,
Vous jure, moy, par le chief de ma muze[5]
(S’espargne au gars la moitié du chemain)[6]
Que ne pourra jurer, au lendemain,[7]
Foy de pucelle.
Clotilde de Surville.
- ↑ Vers 3. Qu’il vive d’espoir ! jamais cet espoir…
- ↑ Vers 4. Il trouvera beaucoup plus qu’on ne lui refuse.
- ↑ Vers 8. Eh quoi ! foi de pucelle, ne répond-elle pas.
- ↑ Vers 10. Pour celle qui a besoin, soir et matin…
- ↑ Vers 12. Je vous jure par le chef.
- ↑ Vers 13. Si elle épargne…
- ↑ Vers 14. Qu’elle ne pourra.