Page:Nouvelle Encyclopédie poétique, tome XVIII, 1819.djvu/75

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Prétends-tu qu’un pucelage
Qui se perd d’un seul effort,
Que les attraits d’un visage,
Le maintien d’un droit corsage,
Puissent conserver la rage
Qu’Amour met dans le courage
Des jeunes gens de son âge ?
Non, ce feu s’éteint d’abord ;
Le remords est le partage
D’un galant qui sent plus fort
Les malheurs du mariage.

L’espoir d’un grand héritage
Qu’on t’a promis par accord,
L’honneur d’un grand parentage,
Le désir d’avoir lignage,
Sont un si puissant ressort,
Que souvent on en soulage
Les malheurs du mariage.

Mais ce qui fait qu’on enrage,
C’est la peur du cocuage,
Quand on voit que tout l’abord
Se fait dans le voisinage ;
L’on craint le laquais, le page ;
Toutes choses font ombrage,
Tout donne mauvais présage ;
Sous le nom de badinage,