Page:Nouvelle Encyclopédie poétique, tome XVIII, 1819.djvu/88

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Où courent ces guerriers dont la tourbe foyzonne[1]
Entour du Pô, d’effroy soudain tourmentueulx ?[2]
Naguere ils courboient touz un front respectueulx15
Devant l’ost où des lyz la trompette rezonne :[3]
Pensent donc t’arrester, conquesrant vertueulx ?[4]
De tes baults faitz rescentz la seule remembrance[5]
Desjà, par la terreur, n’enchaisne leurs exploictz ?[6]
N’a donc assez cogneu leur parjure alliance[7] 20
Que pour desconforter noz preulx et ta vaillance,[8]
Alpes, voire Apennins sont fragiles paroyz ?[9]
Va ! les frappe d’ung coup parte icel cry de France :[10]
« Rien n’est tel qu’unghéroz soubz la pourpre des royz ! »

    fleuris au lieu de flouris, et en supprimant l’ancienne orthographe, on pourrait la croire faite de nos jours. Il n’en est pas ainsi des suivantes, et surtout de la troisième, dont les cinq premiers vers sont presque barbares. Il faut que M. de Surville, qui recueillit les poésies de son aïeule, ou l’éditeur de ces mêmes poésies, ait grandement retouché cette première strophe.)

  1. Vers 13… Dont la, troupe (tourbe, de turba) abonde.
  2. Vers 14. Autour (sur les bords) du Pô, dont les vagues se soulèvent d’effroi.
  3. Vers 16. Devant l’armée (l’ost)…
  4. Vers 17. Pensent-ils donc t’arrêter…
  5. Vers 18. (Rescents, récents ; remembrance, souvenir.)
  6. Vers 19… n’enchalnent-ils pas ?…
  7. Vers 20. Leur ligue parjure n’a-t-elle pas assez reconnu.
  8. Vers 21. Que pour rebuter…
  9. Vers 22. Les Alpes, même les Apennins, sont de fragiles remparts (parois, de paries, mur.)
  10. Vers 23. Va, frappe-les… parte ce cri…