Page:Nouvelle Encyclopédie poétique, tome XVIII, 1819.djvu/89

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Tel, des dieulx, qu’Hézios et cygne de Sulmone[1] 25
(Trop souvent deshontez plus que voluptueux)
Ont despainct vindicteurs, poltronz, incestueulx,
L’arbitre soubverain qu’eust sien temple à Dodone,
De la Terre escraza les enfantz monstrueulx.
En vain ils menaçoient l’auguste demourauce ;[2] 30
En vain sur Pélion Ossa jusqu’à trois foiz
Entassé, surmontoit l’Olympe en apparence :
Ainz se rist Jupiter de leur persévérance ;[3]
Et, des montz fouldroyez les broyant soubz le poidz,
Apprist à l’univers ce qu’ores voyd la France :[4] 35
« Rien n’est tel qu’ung héroz soubz la pourpre des royz ! »

  1. Vers 25 à 29. (Pour entendre ces cinq vers, il faut passer tout de suite du premier au cinquième : Tel Jupiter écrasa les enfans de la Terre, voilà le sens résumé de cette phrase si longue et si embarrassée : nous allons à présent l’expliquer dans ses details.)

    25. Hézios, Hésiode ; le cygne de Sulmone, Ovide.

    26. Plutôt effrontés que voluptueux.

    27. Ont peint vindicatifs…

    28.… qui eut son temple… (Voici donc la construction de la phrase entière : Tel l’arbitre souverain des dieux, plutôt libertins que voluptueux, qu’Hésiode et Ovide ont peints vindicatifs… tel, dis-je, l’arbitre souverain de ces dieux, qui eut son temple à Dodone, écrasa…)

  2. Vers 30.… l’auguste demeure, l’Olympe.
  3. Vers 33. Mais Jupiter se rit.
  4. Vers 35.… ce qu’à présent (ores) voit… (La force et l’harmonie imitative de ces derniers vers sont sans doute un ample dédommagement de l’obscurité et de l’entortillage des premiers. Ces dé-