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HENRI DE KLEIST

reste qu’un fragment, un acte qui fait vivement regretter que nous n’ayons pas la pièce en entier.

Les poésies légères de Kleist ne sont pas nombreuses ; qudques chants de guerre, une idylle, des odes, où il y a du sentiment et de l’énergie. Celle qui a pour titre Germania, est un appel à l’Allemagne, plein de ibree, et brûlant de patiiotisnie.

Coanme conteur et romancier, Henri Kleist montre un talent non moins distingué que celui qu’il a développé dans la tragédie. Nous avons de lui deux volumes de contes, parmi lesquels quelques-uns sont en vérité excellens.

La Légende de Ste Cécile est une histoire du moyen âge, bien écrite, narrée avec bonne foi, et dans laquelle la simplicité du récit semble mettre encore plus en relief ce que le fait a d’étrange et de miraculeux.

Le Duel, autre histoire tirée des archives du moyen âge, offre un intérêt toujours vif et bien soutenu. Peut-être l’idée principale en est un peu commune : deux chevaliers qui se battent pour et centre l’honneur d’une dame. On a vu cela dans maint roman ; mais ici les détails corrigent ces premiers défauts, et l’auteur a su en outre placer ses personnages dans une situation particulière et tout-à-fait dramatique.

Saint-Domingue est encore une page ajoutée à cette terrible guerre des noirs contre les blancs. Il y a dans le fond même de ce conte peut-être quelque chose d’invraisemblable, et le caractère de Hoango et celui de Babekan sont véritablement exagérés, s’ils ne sont pas hors de nature, mais le récit n’en est pas moins vif et palpitant d’émotion. Ce conte a fait le sujet d’un drame devenu populaire en Allemagne : c’est le Toni de Th. Kœrner.

Le Bâton de mendiant est une petite nouvelle dont le dénouement ne satisfait pas.

L’Enfant trouvé est quelque chose d’atroce, nn omte où tous les sentimens les plus naturels, l’amour, la reconnais-