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Page:Nouvelles de Batacchi, (édition Liseux) 1880-1882.djvu/118

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LE FAUX SERAPHIN


Il était tout blanc, de la tête aux pieds,
Comme le jasmin qui vient d’éclore.
Silence à qui célèbre ce polisson
De Ganimède, à qui vante le bel Antinoüs !
Jupiter ni Adrien, il faut en convenir,
N’ont jamais eu affaire à d’aussi jolis garçons.

Dans cet accoutrement, par un sentier inconnu,
Il devança les dames désolées ;
Il monta sur un chêne, et là, immobile,
Se tint jusqu’à leur arrivée.
Alors, il sauta légèrement à terre,
Pareil à un ange descendant des cieux.

Il dit : « La paix soit avec vous, bien-aimées dames !
» Saint Pellegrino du ciel m’envoie vers vous,
» Vos prières là-haut ont été entendues ;
» L’action impie et détestable de ce larron
» Sera punie, n’en doutez pas,
» D’autant plus qu’il portait le froc.

» Le Saint vous dispense, par raison de convenance,
» D’aller à son logis haut perché ;
» Retournez donc dans votre patrie,
» Je vous promets que vous obtiendrez vite
» Par son intercession tout ce que vous désirez,
» Sans faire un plus long voyage.

» Sortez du bois, et au pied de la montagne,
» Là où le chemin se partage en deux,
» Prenez à gauche, près d’une limpide fontaine :
» Vous trouverez non loin une hôtellerie
» Que tient un homme sage et de bonne mine
» Qui ne tardera guères à devenir bienheureux.