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Page:Nouvelles soirées canadiennes, juil & août 1883.djvu/45

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les associations ouvrières et les grèves

de lui donner plus de cœur à l’ouvrage. Bien plus, les enfants eux-mêmes s’habituent à pratiquer l’économie et à déposer à la caisse leurs petites épargnes ; ils apprennent à connaître la valeur de l’argent et à l’employer judicieusement ; c’est un véritable apprentissage de la vie qu’ils devront vivre plus tard.

Dans certains endroits, non-seulement les ouvriers sont ainsi associés entre eux et possèdent une caisse d’épargnes commune, mais ils ont même une part dans les bénéfices de la fabrique. Cet intérêt dans les fonds d’exploitation constitue un des motifs les plus puissants d’émulation : l’ouvrier sait qu’en travaillant pour son patron, il travaille aussi pour lui-même. Plus l’ouvrage sera bien fini, plus les produits seront parfaits et plus aussi les bénéfices seront considérables, plus, par conséquent, sa part de profits sera accrue. Il est donc intimement lié au sort de la fabrique et le succès de son patron devient son propre succès.

Il n’y a donc, dans ces associations, que des avantages à recueillir de part et d’autre et si l’ouvrier voulait s’en tenir à cet excellent système il n’y aurait qu’à le féliciter et à l’encourager. Mais souvent, malheureusement, il veut aller plus loin. Ne se contentant pas de sa légitime part d’intérêt et de contrôle, il veut aller trop vite et se substituer complètement à l’autorité qu’il avait reconnue jusqu’ici : il veut prendre lui-même la