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Page:Nouvelles soirées canadiennes, juil & août 1883.djvu/62

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nouvelles soirées canadiennes

rochers qui mourraient dans la mousse, et le beau nénuphar qui périt dans les jardins s’élève blanc et parfumé au-dessus de la vase et des eaux mortes.


26 juin. — Journée belle au dehors, mais bien triste au dedans.

Je lisais tout à l’heure, que dans les forêts des tropiques où le danger est partout, rien n’exerce si terriblement le courage que la piqûre des insectes.

Ne pourrait-on pas en dire autant de la vie et de ces petits chagrins, qui, à force de se renouveler deviennent de véritables tourments, et causent d’insupportables angoisses.

De même, qu’est-ce qui fait une vie heureuse ? Un grand succès ? quelque bonheur éclatant ? Il me semble que c’est bien plutôt la multitude des petits bonheurs, et si j’avais été consultée j’aurais pris pour ma part les doux contentements, les humbles joies de chaque jour qui sont à la vie ce que l’herbe est à la terre. La belle herbe si aimable avec ses faibles parfums et ses douces petites fleurs !


27 juin. — Mais il y a des vies dont il semble que Dieu a dit, comme de la terre aux premiers jours : que l’aride paraisse. Et celles-là ne sont-elles pas tristes entre toutes ?