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nouvelles soirées canadiennes

n’en est pas moins éprouvée. La république vient de porter la main sur l’inamovibilité de la magistrature, et Henri V est mort. Oui il est mort cet homme loyal et grand, qui aurait pu être roi de France et qui ne l’a pas voulu pour rester fidèle à son principe et à son honneur. Suivant les vues humaines, cette mort paraît être pour la malheureuse France, un suprême châtiment. Le comte de Chambord avait toutes les qualités et toutes les vertus royales : une vaste intelligence, une parole éloquente et sans détours, un cœur généreux, une âme religieuse et tendre, un caractère ferme et loyal. Il repose à Goritz, loin de la patrie qu’il aimait tant, à côté du vieux roi Charles X, son aïeul, mort aussi dans l’exil. Quels seront les suites et les résultats de ce grand événement ? Nul ne peut le prévoir, dans l’état actuel de la France. Le parti légitimiste devra se rallier autour du comte de Paris, héritier légitime de la couronne. Le comte de Chambord l’a désigné lui-même comme son successeur et l’a accueilli auprès de son lit de douleur avec les effusions d’une tendresse presque paternelle. Il ne doit plus y avoir dorénavant de légitimistes, ni d’orléanistes, il n’y a plus de place que pour le grand parti monarchiste, dévoué au relèvement du trône et de la France.

Le comte de Paris sera-t-il à la hauteur des circonstances ? Aura-t-il cette probité éclatante, cette sûreté de principes, cette fermeté de con-