Page:Nouvelles sources de Moïse de Khoren.djvu/111

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vingtaine de kilomètres au S. E. de Dellys.') Au pied des ruines de la vieille forteresse, jugée aujourd'hui encore presque inaccessible, la grande fontaine continue de couler. Dans le mur qui l'enclôt, des débris antiques, dont un bas-relief déjà publié, sont encastrés.*^) On y découvrira peut-être un jour les deux stèles avec inscription punique que vit Procope.

Celui-ci était bien incapable de déchiffrer une inscription phénicienne ou carthaginoise, et il est plus que probable que tous les gens du pays se trouvaient, à cette époque, dans le même cas. Nous sommes donc forcés d'admettre qu'il aura été la dupe de quelque prétendu savant local qui, sans doute après un entretien sur l'origine cananéenne des Maures, lui aura montré et expliqué une inscription de nature à le confirmer dans ses idées. Procope n'a pas été le dernier à qui soit arrivée pareille aventure. Quoi qu'il en soit, il inséra en toute confiance sa découverte archéologique dans son livre sur la guerre des Vandales qui fut publié vers 550 ou 551.*)

Ce n'est donc point une tradition cou- rante qui a été reproduite par Procope; c'est un fait nouveau qu'il a rapporté de ses campagnes d'Afrique et dont il enrichit les connaissances humaines, Evagrius a raison

��>) Plusieurs savants modernes, dont Movers, con- fondent encore Tigisis avec Tingis (Tanger.) Cette erreur paraît remonter à la traduction latine du texte de Procope par Grotius.

2) Ch. de Vigneral, Ruines romaines de l'Algérie. Kabylie du Djurdjura. Paris. 1868, p. 8 sv.

3) Krumbacher, G esc h. der byz. Litter. p. 42.

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