Page:Nouvelles sources de Moïse de Khoren.djvu/112

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de dire qu'avant lui personne n'avait parlé de cette inscription. Mais alors la question se présente comme très-importante au point de vue de la critique des sources de Moïse de Khoren. Celui-ci nous raconte en effet (I, 19) que les Cananéens fuyant devant Josué se réfugièrent à Agras (?), et que le fait est attesté par l'inscription suivante, que l'on peut voir aujourd'hui encore en Afrique, gravée sur des colonnes: Nous, princes des Cananéens, mis en fuite par le brigand Josué, sommes venus ha- biter ici.*)

Au premier aspect, nous trouvons bien là un extrait du récit de Procope. Une com- paraison minutieuse des textes fait cependant ressortir quelques différences dignes d'être prises en considération. D'abord le mot Cananéens ne figure pas dans le passage de Procope, où sont seulement cités deux peuples de la Palestine, les Gergéséens et les Jébuséens [repyeaatoi re xae ^/efiouffatoe). Les fugitifs n'y sont pas non plus qualifiés princes (î;r««r^««7f«#^^) ; c'est le peuple tout entier {ô ?.aôç) qui abandonne le pays. D'après Procope la contrée où se réfugient les Ca- nanéens est la Libye {eiç Aefiùrjy èardXTjffav); Moïse, au contraire, qui emploie ailleurs le mot UA/^M (II> 2), se sert ici d'autres expres- sions; ii^«-a#w, que nous expliquerons plus loin, et "'ittbk^ah^\ ces termes ne se re- trouvent plus dans l'Histoire d'Arménie. H n'est pas dit par Moïse que les colonnes

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