Page:Nouvelles sources de Moïse de Khoren.djvu/117

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

nouvelle rédaction du récit de Procope, faite vraisemblablement de mémoire par quelque chroniqueur; et chacun aura sans doute ap- porté quelques modifications au texte qu'il avait sous les yeux.

Quelle est cette source commune ? Nous ne possédons à cet égard aucun renseigne- ment. Nous admettrions volontiers qu'il s'agit d'un fragment perdu de la Chronique de Malalas, copiée de temps en temps par Suidas, et dont le texte actuel est bien écourté à l'endroit où devraient être racontées les campagnes de BélisaireJ)

Quoi qu'il en soit, notre étude nous con- duit à un résultat positif. Moïse s'est servi d'une rédaction postérieure à celle de Pro- cope, et cette dernière n'est point antérieure au milieu du VP siècle. Comme personne avant Procope n'a parlé de l'inscription des

1) Malalas raconte en effet avec assez de détails l'usurpation de Gélimer (p. 459), qui donna lieu à la guerre; plus loin (p. 478) il nous dit comment Bélisaire amena le roi des Vandales prisonnier à Constantinople. Mais pas un mot sur les opérations militaires qui aboutirent à la conquête de l'Afrique. Il y a certainement là une lacune. — L'emploi de "AqjQoi dans le texte de Suidas paraît également nous ramener à Malalas. Ce mot (= Afri) est étranger au grec classique et ne figure pas encore dans Pro- cope. Le Dictionnaire des noms propres grecs de Pape (3.Auflage, neubearbeitet vonDr.Benseler,i884.) s. v. "AtpQoiy renvoie uniquement à Suidas. Or ce mot, latin d'origine et d'un usage si peu commun dans le grec du VI® siècle, ne se rencontre pas moins de cinq fois dans le fragment de Malalas relatif aux événements qui décidèrent Justinien à entreprendre la guerre contre les Vandales (p. 459). Il est difficile de ne voir là qu'une simple coïncidence.

�� �