Le même Vardan, dans sou Histoire, va encore plus loin et range hardiment les Arméniens parmi les descendants d'Abraham, «le glorieux père de notre nation selon la chair et selon Tesprit». '
Nous pouvons donc constater que le développement de Pidée de Moïse de Khoren sur l'origine des Parthes — le petit roman de Vardan n'est pas autre chose — , aboutit à faire regarder les Arméniens comme des Sé- mites. L'auteur était loin de s'en douter lorsque, au début de son livre, il parlait avec une sorte de piété filiale de notre Japhet (I, 5). Il ne sera peut-être pas sans intérêt de chercher maintenant, soit à découvrir la source où Moïse a puisé son opinion, soit à recons- tituer le raisonnement qui a pu le conduire à une pareille conclusion.
La tradition exégétique ne nous est ici d'aucun secours. Depuis l'historien Josèphe ^ jusqu'aux plus récents commentateurs du livre de Ja Genèse^ tous les interprètes sont en effet d'accord pour envisager les fils de Ketoura comme représentant des tribus de la péninsule arabique. Aucun auteur connu, sauf Moïse, n'y a vu les Parthes. Nous sommes donc en pré- sence d'une interprétation isolée du texte bi- blique, due selon toute vraisemblance à l'ima- gination de l'écrivain chez lequel nous la trouvons pour la première fois.
Mais alors par quelle voie Moïse est-il arrivé à découvrir les Parthes dans un pas- sage de l'Ancien Testament?
��i Venise, 1862, p. 29. « Antiq. jad. I, xv.
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