Page:Nouvelles sources de Moïse de Khoren.djvu/85

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à la rigueur toujours plus grande avec la* quelle est aujourd'hui menée l'investigation scientifique. Le progrès dans ce sens est à un tel point indéniable, qu'il n'est mis en doute par personne.

Lors donc qu'une suite d'études métho- diquement conduites nous amène à formuler des conclusions en opposition avec les idées antérieurement reçues, il faut nous attendre à la contradiction. C'est dans l'ordre. Il se- rait même regrettable qu'il en fût autrement; car la contradiction met souvent en lumière des faits jusque-là trop négligés, accentue parfois la faiblesse de certains arguments, et oblige toujours le chercheur consciencieux à mieux étayer ses résultats. Pour celui-ci, il ne sera jamais plus fort que lorsqu'il pourra prendre la question en litige par un autre côté, entrer dans une nouvelle voie et montrer qu'elle aboutit au même terme que le chemin précédemment suivi. Il arrivera ainsi, comme lorsqu'il s'agit d'un calcul, à faire la preuve de sa première opération.

C'est une preuve de cette nature que je voudrais apporter aujourd'hui aux con- clusions que j'ai été conduit à formuler par l'étude d'une des sources de Moïse de Khoren, le Socrate arménien précédé de la Vie de S. Silvestre. J'ai cru être en droit de faire le raisonnement suivant: «Si l'Histoire d'A r m é n i e n'a pas été écrite au V® siècle, comme le veut la tradition, mais bien au VIII® siècle, ce qui me paraît résulter de mes recherches, il serait bien étonnant que les deux siècles intermédiaires, le VI® et le VII®, n'eussent point contribué à fournir quelques

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