que les autres et demeurèrent toute leur vie dans
l’obscurité de la foule. Il faut même regarder
comme un fait très rare de trouver la véritable
intelligence de la Nature unie à une grande éloquence,
à de l’habileté et à une vie remarquable ;
car d’ordinaire des mots très simples l’accompagnent
et des apparences frustes et négligeables.
C’est dans l’atelier de l’ouvrier et de l’artiste,
et là où les hommes sont en relations et ont
à lutter de mille manières avec la Nature, dans
les travaux des champs, des mines et ceux de la
navigation, dans l’élevage des bestiaux et dans
beaucoup d’autres métiers, que le développement
de ce sens a lieu le plus facilement et le plus
fréquemment. Si tout art consiste dans la connaissance
des moyens à employer pour atteindre
un but qu’on s’est proposé, dans la connaissance
de ce qu’il faut faire pour produire tel effet
ou tel phénomène, et dans l’habileté à choisir et
à utiliser ces moyens, il faut que celui qui se sent
intérieurement appelé à faire partager à un grand
nombre d’hommes l’intelligence de la Nature, et
à cultiver et à développer, avant tout, ces aptitudes
de leurs âmes, il faut, dis-je, qu’il prête
une grande attention aux occasions naturelles de
ce développement et qu’il cherche à apprendre
les éléments de cet art de la Nature. Grâce à ce
qu’il aura appris de la sorte, il se formera un
système qui lui permettra d’appliquer cette
science à tout individu, système fondé sur l’expérience,
l’analyse et la comparaison. Il s’assimilera
ce système jusqu’à ce qu’il lui soit devenu
comme une seconde nature, et alors il pourra
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LA NATURE